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Bruno Saint Hilaire : Quel est le plan de relance des repreneurs ?
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Bruno Saint Hilaire : Quel est le plan de relance des repreneurs ?

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L'entreprise de prêt-à-porter haut de gamme Bruno Saint Hilaire, qui siège à Balma, a été reprise par deux de ses dirigeants en janvier dernier. Comment s'est passé ce changement d'organisation ? Quelle est la stratégie des repreneurs ?

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le designer, concepteur et distributeur toulousain de vêtements haut de gamme Bruno Saint-Hilaire annonçait en janvier dernier la reprise de 100 % de son capital par deux de ses salariés dirigeants : Fabrice Dorr, président, et Vincent Lefebvre, directeur général adjoint. Il faut rappeler que le groupe Bruno Saint Hilaire a connu des années compliquées, victime de la crise du secteur : son chiffre d'affaires avait chuté de 40 à 22 millions d'euros entre 2008 et 2012. « À mon arrivée, ma mission était de retrouver l'équilibre. Nous étions sur un plan de continuation de l'activité avec la nécessité de solutionner l'endettement de l'entreprise », raconte Fabrice Dorr, arrivé à la tête de l'entreprise fin 2012. Ce dernier connaissait la maison puisqu'il y avait été employé en tant que directeur commercial dans les années 90. Il avait quitté l'entreprise pour poursuivre sa carrière dans d'autres marques internationales, mais avait toujours gardé un grand attachement pour l'habilleur toulousain. Recontacté en 2012 par le siège à Balma, Fabrice Dorr a alors accepté la délicate mission de redresser l'entreprise en difficultés financières.

Une dette renégociée

Mission délicate, mais accomplie : la situation de Bruno Saint Hilaire s'est stabilisée avec un chiffre d'affaires d'environ 20 millions d'euros quatre bilans à l'équilibre, et un effectif stagnant de 100 salariés. En 2008, le fonds Activa Capital était entré à 60 % dans le capital du groupe et en avait acquis la totalité en 2012. « À peine était-il entré dans l'entreprise que les difficultés se sont fait sentir, pour des raisons d'erreurs stratégiques, entre autres », explique Fabrice Dorr. C'est avec le soutien de banques, avec l'accord de la CCSF, la Commission départementale des chefs des services financiers, et celui du Tribunal de commerce que le règlement des dettes de l'entreprise a pu être négocié, avec, au final, un règlement diminué de 50 %.

Tissus innovants et élégance

« Notre business plan a convaincu et nous avons mis tout ce que l'on possédait dans la reprise du capital », raconte le repreneur, qui, avec son associé, a toujours été convaincu du potentiel de la marque : « Nous avons une marque magique à remettre en avant avec des produits à forte valeur ajoutée », s'enthousiasme-t-il. Exemple : les costumes au prix moyen de 480 euros sont anti-tâches, non froissables, extensibles et lavables en machine. Fabrice Dorr veut revenir à ces fondamentaux et mettre en valeur les atouts de la marque qui permettent « des économies de pressing, un réel confort mais toujours dans un style élégant. » L'innovation est dans l'ADN de l'entreprise. À Balma, à côté du département administratif, sept personnes sont au stylisme, d'autres se chargent d'élaborer de nouveaux tissus en partenariat avec des fournisseurs européens ou français, qui sont analysés au laboratoire qualité doté de machines de tests.

Export hors Europe

Le dirigeant annonce l'ouverture de trois à cinq magasins par an, en propre ou sous forme de concession. Ils sont dix aujourd'hui (dont un à Toulouse et une dernière ouverture à Montpellier). Deuxième axe de développement : l'export qui représente seulement 10 % de l'activité aujourd'hui avec une présence en Belgique et en Angleterre. L'Espagne, l'Italie, l'Amérique Latine, le Moyen-Orient sont les prochaines cibles de l'habilleur.

Forte présence sur le réseau des multimarques

La vente dans les magasins multimarques est une spécialité de la maison avec une présence en tout dans 750 points de vente, dont les grands magasins, avec 35 corners à Paris et en province. Les lieux d'implantation sont les petites et grandes villes de province. L'e-commerce sera aussi un facteur de développement pour Bruno Saint Hilaire dont le site marchand est peu actif aujourd'hui : « À nous de nous affirmer sur ce réseau de distribution plein de promesses », prévoit Fabrice Dorr.

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