« Aerospace Valley doit mettre l’accent sur les résultats économiques »
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« Aerospace Valley doit mettre l’accent sur les résultats économiques »

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Yann Barbaux est le nouveau président d'Aeospace Valley. Si une pépée de Damoclès pèse sur les pôles de compétitivité français, le directeur de l'innovation d'Airbus se dit confiant en l'avenir d'une structure qui réunit 840 membres. A condition de poursuivre la mutation.

Yann Barbaux, président d'Aerospace Valley — Photo : David Bécus / Aerospace Valley

« Aerospace Valley doit mettre l’accent sur les résultats économiques »

Propos recueillis par Juliette Jaulerry

1/ Le pôle Aerospace Valley est-il menacé par le possible projet gouvernemental de réduire le nombre de pôles de compétitivité en France ?

Effectivement un nombre réduit de pôles est à prévoir. Mais Aerospace Valley est bien placé pour continuer. Il se peut par contre qu’il y ait un débat entre une approche nationale et une approche régionale du pôle, car aujourd’hui nous nous limitons à deux régions. Pour le moment, nous allons continuer le travail commencé avec Agnès Paillard qui consiste à se rapprocher des entreprises de notre vaste territoire. Nous devons renforcer notre présence par exemple à Pau et à Limoges. Un rapprochement pourrait démarrer avec le cluster Aeroteam dans le Poitou-Charentes. Si les nouveaux arbitrages pour la phase 4 des pôles de compétitivité nous orientent vers une dimension nationale, il faudra alors se rapprocher aussi d’autres clusters en France, comme EMC2 à Nantes par exemple. Mais globalement, l’activité aéronautique est très concentrée sur l’Occitanie et la Nouvelle Aquitaine.

2/ La compétitivité économique du pôle est votre priorité. Comment allez-vous vous y prendre ?

Je serai dans sa continuité d’Agnès Paillard et je salue au passage son engagement exemplaire pendant ses deux mandats à la présidence du pôle : elle a su donner les impulsions et orientations nécessaires pour aider les 840 adhérents à s’adapter à un contexte en forte évolution. Aujourd’hui je pense effectivement qu’il faut mettre l’accent sur les résultats économiques. Je suis directeur de l’innovation d’Airbus depuis 4 ans et j’ai appris une chose : l’innovation, dans le monde industriel, ce sont des produits correspondant à un marché, à des usages. Ce n’est pas seulement de la R&D qui se place sur un circuit long. Il faut réfléchir à des projets ayant un impact économique sur un temps relativement court. Nous y arriverons en constituant des consortia associant petites entreprises et grands comptes. La révolution numérique, l’émergence de nouvelles technologies en particulier dans les domaines de la croissance verte, des transports autonomes et la sécurité informatique nous amènent à développer de nouvelles activités et intégrer de nouvelles compétences. Le développement de produits compétitifs sera notre priorité.

3/ Qu’attendez-vous du déménagement du pôle vers le nouveau quartier Toulouse Aerospace dans le futur bâtiment B612 ?

Deux choses : d’une part, un lieu vitrine et accueillant qui nous permettra d’accueillir des délégations et entreprises en visite mais aussi de faciliter les rencontres et échanges entre adhérents. Deuxièmement, nous nous rapprochons physiquement avec l’IRT Saint-Exupéry avec qui nous travaillons déjà beaucoup. Mais le fait d’être sous le même toit va nous permettre de faciliter les collaborations entre l’institut de recherche technologique et nos PME. Nous devrions nous y installer en juin 2018.

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