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Sophia Antipolis : « Un bâtiment totem pour accueillir les grands noms de l’industrie numérique »
Interview Sophia Antipolis # Immobilier # Infrastructures

Alexandre Follot directeur général du Syndicat Mixte de Sophia Antipolis Sophia Antipolis : « Un bâtiment totem pour accueillir les grands noms de l’industrie numérique »

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Le technopôle de Sophia Antipolis planche sur l'ambitieux projet de la zone des Trois Moulins où devrait se tenir l'opération menée par l'architecte Jean Nouvel et l'homme d'affaires Xavier Niel. Alexandre Follot, directeur général du Syndicat mixte de Sophia Antipolis revient sur l'actualité du technopôle qui, en 2019, fêtera ses cinquante ans.

Selon Alexandre Follot, directeur général du Syndicat mixte de Sophia Antipolis, les entreprises du technopôle azuréen « ont généré 5,5 milliards d'euros de chiffre d’affaires en 2017, soit autant que l’activité des entreprises du tourisme sur la Côte d’Azur » — Photo : DR

Le Journal des Entreprises : L'architecte Jean Nouvel et l'homme d'affaires Xavier Niel font l’actualité à Sophia Antipolis avec Ecotone, un nouveau projet ambitieux d'aménagement de la zone des Trois Moulins, au sud du technopôle de Sophia Antipolis. La cession foncière d'environ 5 hectares atteint 44 millions d'euros pour la Ville d'Antibes. Quelles sont la genèse et les ambitions de ce projet ?

Alexandre Follot : En mai, nous avons lancé une consultation auprès de promoteurs concepteurs portant sur l’aménagement de la zone des Trois Moulins, au nord d’Antibes. Nous avons sélectionné en septembre le groupement Compagnie de Phalsbourg, unissant l’architecte Jean Nouvel et le dirigeant d'Iliad Xavier Niel. Leur projet est un bâtiment totem de 40 000 m2 - une colline aménagée accueillant des bureaux, un hôtel et des services, qui va épouser la topographie du site et sera la vitrine de Sophia Antipolis, au même titre que l’Opéra de Sydney, immédiatement identifiable. En bordure de l’autoroute A8, il sera visible par quelque 50 000 véhicules par jour.

« Ecotone sera la vitrine de Sophia Antipolis, immédiatement identifiable, au même titre que l’Opéra de Sydney. »

Les travaux vont débuter en 2020 pour une livraison en 2022. Xavier Niel va y installer une antenne de la Station F. Le bâtiment sera voué aux grands noms de l’industrie numérique, cœur d’activité de Sophia Antipolis. Nous souhaiterions accueillir un centre de recherche de Google ou Facebook, et pourquoi pas un regroupement des laboratoires d’Orange. C’est l’opérateur qui choisira les locataires.

Vous avez répondu à l’appel à manifestation d’intérêt de l’Agence nationale de la Recherche, visant à labelliser des instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle (3IA) et lancé la première édition du tremplin SophI.A. Summit. Quelles sont vos ambitions concernant cette filière intelligence artificielle ?

A. F. : L’État va labelliser cinq sites en France et dans quelques jours les lauréats seront officiellement connus. Nous savons déjà que Paris abritera deux instituts et deux autres seront installés à Toulouse et Grenoble. Nous espérons être le cinquième site national, car nous sommes le premier territoire en terme de publications de chercheurs sur l’IA.

Par ailleurs, Smart Vehicle Côte d’Azur, créée en 2018, coordonne l'émergence de la communauté locale autour de la voiture connectée, au sein d'un écosystème regroupant les constructeurs (Renault, Bosch, Magneti Marelli, BMW, Mercedes, Hitachi…) et les acteurs du numérique (SAP, Thales...). Par ailleurs, fin 2017, dans la lignée des ambitions du technopôle, nous avons décidé d’organiser un sommet autour de l’IA qui s'est tenu début novembre. Cette première édition du SophI.A. Summit est une tribune pour nos invités et un événement d'envergure internationale qui vise à redonner de la visibilité à Sophia Antipolis.

En 2019, Sophia Antipolis fêtera ses cinquante ans. Quel regard portez-vous sur l’évolution du technopôle ?

A. F. : Sophia Antipolis a démarré dans les télécommunications puis l’informatique, le numérique, l’Internet des objets et aujourd’hui l’IA, qui est en passe de bouleverser le monde. Nous avons su nous réinventer. Nous avons connu au fil des ans des crashs industriels avec Texas Instruments, Intel, et cette année Galderma.

« A Sophia Antipolis, les entreprises passent, mais les talents restent. »

A la fermeture d’Intel, 400 personnes étaient concernées. Puis Renault annonçait son arrivée dans la foulée, avec l'ambition de créer un écosystème autour de l’automobile. Les entreprises passent, mais les talents restent. Pour Galderma, sur plusieurs centaines de salariés licenciés, il n’y a que deux ou trois personnes qui n’ont pas retrouvé un emploi.

Comment allez-vous résoudre le manque de foncier dans le technopôle ?

A. F. : Sur les 1,4 million de m2 de plancher bâti, Sophia Antipolis ne possède en effet que 2 % de disponibilités. Nous sommes en permanence en flux tendu. D’ici à 2020, nous avons sept programmes immobiliers prévus, pour 70 000 m2 de bureaux qui seront construits dans la partie historique au nord du technopôle. Celle-ci représente 6 % des transactions immobilières des Alpes-Maritimes.

Que représente le technopôle de Sophia Antipolis aujourd'hui ?

A. F. : Elle compte 2 500 entreprises, dont 200 sociétés étrangères. Elles représentent 38 000 emplois dans l’innovation et près de 70 nationalités différentes. Ces entreprises ont généré, en 2017, 5,5 milliards d'euros de chiffre d’affaires. C’est autant que l’activité des entreprises du tourisme sur la Côte d’Azur ! Depuis quatre ans, 1 000 nouveaux emplois sont créés chaque année. Les sociétés qui s’installent à Sophia Antipolis ont un intérêt particulier pour la nature et l’innovation.

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