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Solar Cloth accélère sur tous les fronts avec ses tissus photovoltaïques
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Solar Cloth accélère sur tous les fronts avec ses tissus photovoltaïques

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Solar Cloth crée des textiles photovoltaïques, enroulables et incassables. Alors que l’urgence mondiale est à l’économie d’énergie, la technologie brevetée de la start-up située près de Cannes, séduit et adresse des marchés immenses à l’image de ceux de l’automobile ou de l’agriculture.

Solar Cloth fabrique ses tissus solaires brevetés, flexibles et incassables, dans son unité de production de Mandelieu, près de Cannes — Photo : Olivia Oreggia

Solar Cloth vient d’investir 700 000 euros dans l’agrandissement de son unité de production de tissu photovoltaïque. Située à l’entrée de Mandelieu, près de Cannes, la start-up née en 2014 comprend 7 salariés et en comptera une douzaine d’ici l’été 2023. "Nous étions arrivés à saturation de la capacité de production, souligne son fondateur et dirigeant Alain Janet. Nous réfléchissons à l’automatisation de la pose des cellules, pour accélérer encore. Nous sommes vraiment dans la transition entre la start-up et la PME. Nous avons enregistré 1,3 million d’euros de commandes en 2022, contre 400 000 euros en 2021."

Des tentes et serres aux JO 2024

À la fois flexible et incassable, le textile photovoltaïque de Solar Cloth est élaboré à partir de cellules CIGS (cuivre, indium, gallium et sélénium), sans verre. S’il n’est infini, son champ d’applications est immense, de la Défense (Solar Cloth collabore avec le groupe Safran ou l’Armée de l’Air, via Renault) au nautisme ou au tourisme. Pour la société Huttopia (Rhône), spécialiste du camping, elle a par exemple développé des tentes photovoltaïques autonomes. "Nous équipons déjà leur site en Californie, soit 65 tentes de luxe, et avons une nouvelle commande pour leur prochain site américain de 70 unités." 2023 démarre avec un projet encore différent puisqu’il s’agit d’équiper, via l’Ademe, une serre expérimentale de 100 m2 à Alicante, en Espagne. "Nous avons déjà mené une expérimentation avec l’INRA à Sophia Antipolis. Il a été relevé sur une année, que la productivité sous écran d’ombrage photovoltaïque était supérieure de 13 %. Nous allons faire la même chose pour en évaluer cette fois l’impact économique : est-ce que le retour sur investissement est suffisamment rapide pour un exploitant ?"

Issu de l’univers du nautisme, Alain Janet a fondé Solar Cloth en 2014 — Photo : Olivia Oreggia

Actuellement en discussions avancées avec l’aéroport Roland-Garros de la Réunion, Solar Cloth équipera l’auvent du terminal affaires de l’aéroport de Nice. De même que les serres agricoles de la Ville de Cannes, des couvre piscines, des containers connectés dans le Vaucluse, des remorques, des échafaudages, des bâches publicitaires ou encore des tunnels stockage avec le groupe Richel (Bouches-du-Rhône) et sa filiale Toutabri, pour le compte de clients dans l’agriculture, le BTP ou l’industrie. L’entreprise devrait aussi être partie prenante des Jeux Olympiques 2024 sur le flanc événementiel, avec Spaciotempo. La filiale du groupe lyonnais GL Events est en effet à la recherche de solutions pour couvrir les besoins énergétiques de ses structures et bâtiments démontables.

Un enjeu mondial pour le secteur automobile

Il est aussi un marché colossal en matière de photovoltaïque : l’automobile. Comment produire de l’énergie et réaliser des économies de carburant ? L’enjeu est mondial. Solar Cloth est déjà référencé depuis 2021, comme fournisseur de série pour les camions du groupe Renault-Volvo Trucks. "Notre travail est une option dans le catalogue, explique Alain Janet. Comme vous choisissez une peinture métallisée, vous pouvez opter pour le toit ou le déflecteur photovoltaïque. Pour une petite start-up issue d’un chantier naval et d’une voilerie, c’est pas mal !" Mais ce n’est qu’un début. Devant des enjeux mondiaux en matière de mobilité durable, le VIPV - le photovoltaïque intégré aux véhicules - n’en est qu’à ses balbutiements. La start-up est en discussion avec des constructeurs de voitures. "L’idée, à terme, est que la dernière couche dans la fabrication d’une pièce de carrosserie ne soit plus la peinture mais le photovoltaïque. Nous avons une carte à jouer. Pourquoi le CIGS plutôt que le silicium ? Les vibrations de la route créent des microfissures sur le verre. Or, notre technologie n’a pas de verre et est hypermince et légère, ce qui est important pour la trainée aérodynamique des véhicules." Pour l’heure, Solar Cloth achète ses cellules CIGS en Californie mais celles-ci pourront bientôt être, du moins en partie, made in France. Une filière industrielle CIGS 100 % française doit en effet démarrer au printemps prochain.

Alpes-Maritimes # Agriculture # Défense # Automobile # Production et distribution d'énergie # Transport # Événementiel # Innovation # International
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