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Maca Flight rêve de compétitions de voitures volantes
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Maca Flight rêve de compétitions de voitures volantes

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Faire voler un véhicule, tel est le défi que souhaite relever la société Maca Flight, qui, pour démocratiser le Carcopter, sa "voiture volante", envisage de mettre en place des compétitions sportives, sur le mode Formule 1. L’entreprise mise également sur une propulsion mixant batteries électriques et hydrogène.

Maca — Photo : D.R.

Les créateurs de Maca Flight, Michael Krollak et Thierry de Boisvilliers ont choisi de lancer leur start-up sur un créneau qui semble sortir de la science-fiction : créer une voiture volante. Ils l’ont baptisée Carcopter. L’engin à décollage vertical, mi-voiture, mi-hélicoptère, fonctionnera à l’hydrogène et pourrait atteindre les 250 km/h. "Nous avions tous les deux une importante expérience de 20 et 15 années dans le monde de l’aéronautique, notamment chez Airbus et Airbus Helicopters", confie en préambule Thierry de Boisvilliers. C’est d’ailleurs au sein du groupe basé à Marignane qu’ils se rencontrent et lancent leur idée. "En 2018, beaucoup de monde commençait à évoquer la possibilité de mettre en place des taxis volants. Nous avons alors présenté une étude à la direction et nous avons réalisé, entre 2018 et 2019, un premier prototype à l’échelle 1/3. À ce moment-là, notre démarche était de l’intrapreneuriat", poursuit-il. Mais, en 2020, Airbus Helicopters décidant que ce projet ne s’inscrivait pas dans ses priorités, les deux hommes choisissent de créer une start-up.

500 000 euros à lever

Ainsi est née Maca Flight, aujourd’hui hébergée sur le Technopôle de l’Arbois, au sein de la pépinière Cleantech. En 2021, Christian Pineau est à son tour entré dans l’entreprise comme associé. "Nous pensons que pour développer un nouveau système de transport de passagers, ou des véhicules en série, le mieux est de commencer par la course, la compétition. En 1891, les courses de voitures ont vu le jour avant que l’on ne fabrique des voitures en série. De même, pour les avions. L’acceptation sociale passe par le concept de la course. Les gens s’habituent effectivement à voir circuler les véhicules dans une compétition. Nous pensons qu’il va en être de même pour le concept de taxis volants ou de "voiture volante"", explique Thierry de Boisvilliers, dont l’entreprise est en cours de levée de fonds afin de réaliser, avant la fin 2022, un prototype à l’échelle 1, avec pilote, de sa voiture volante, fonctionnant avec six rotors.

"Nous visons 500 000 euros pour ce premier tour de table". Dès que la preuve du concept sera faite, Maca Flight envisage ensuite de lever près de 20 millions d’euros pour une mise en production de ses engins, qui fonctionneraient en combinant batteries et moteur à hydrogène. "Les batteries à elles seules ne suffiraient pas. L’autonomie est trop faible et les temps de recharge trop longs. Pour une course, c’est inenvisageable. En faisant le choix de l’hydrogène nous rendons la chose possible. Ce serait alors le premier objet volant à utiliser cette source d’énergie. Nous travaillons, depuis 2018, dans ce sens avec la société suisse Green GT, qui développe et commercialise des systèmes de propulsion propres et durables destinés aux sports mécaniques".

Créer des compétitions

Les associés travaillent également avec des spécialistes de la Formule 1, notamment des circuits, en France et dans le monde. "D’autres entreprises dans le monde planchent sur des concepts similaires, notamment en Australie. Un jour ou l’autre, des compétitions vont naître. Nous voulons l’anticiper". Maca Flight vise en outre le marché du véhicule de sport pour ceux qui voudront pouvoir utiliser le Carcopter dans des situations bien particulières. Selon les dirigeants, le premier engin de sport pourrait voir le jour en 2024 et les compétitions pourraient suivre.

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