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Les ambitions d’Alain Grandjean, nouveau président de Réseau Entreprendre Côte d’Azur
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Alain Grandjean président de Réseau Entreprendre Côte d'Azur Les ambitions d’Alain Grandjean, nouveau président de Réseau Entreprendre Côte d’Azur

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Alain Grandjean vient d’être élu à la tête de Réseau Entreprendre Côte d’Azur pour les trois années à venir. Dirigeant de L2 Concept et Factory Unit à Sophia Antipolis, il nous confie sa vision de l’avenir de l’association qui accompagne chaque année une quinzaine d’entreprises dans les Alpes-Maritimes.

— Photo : O.oreggia

Le Journal des Entreprises : Vous êtes membre de Réseau Entreprendre depuis 5 ans, vous en êtes aujourd’hui le nouveau président. Quel est votre parcours ?

Alain Grandjean : Je dirige L2 Concept et Factory Unit à Sophia Antipolis. Ces deux structures sont un concentré entre une agence de création design, un bureau d’étude technique et un atelier fabrication. Nous développons des projets de zéro. L’automobile est notre secteur de démarrage. Nous comptons parmi nos clients Mercedes, Renault, Toyota ou Mazda. Mais nous œuvrons aussi dans le secteur nautique par exemple ou l’événementiel. Drones, sous-marin, bateaux, billards, sculptures ou brosses à dent électriques… on ne s’interdit aucune technologie, aucune technique. Notre valeur-ajoutée est d’être « tout-en-un », capables de traiter la partie numérique, de fabriquer les outillages, puis de fabriquer les pièces. Nous avons entre 20 et 30 collaborateurs selon les projets.

Avant cela, je dirigeais une entreprise qui faisait sensiblement la même chose en région parisienne. Nous avons connu une liquidation. Nous étions 100 % dédiés à l’automobile, c’était notre erreur. Quand la crise de 2008 est arrivée, nous n’avions plus rien. Du jour au lendemain. On s’en est finalement remis. Si on n’a pas, contrairement à d’autres pays, une culture qui sait valoriser l’échec, c’est évident que cela a été un enseignement. Il est bon de ne pas avoir qu’un client et un seul domaine d’application. Ce qui est vrai pour moi est vrai pour les autres.

"Quand les conseils viennent de vos pairs, ils ont un écho particulier."

Si vous aviez vous-même été accompagné à ce moment, pensez-vous que cela vous aurait éviter des erreurs ?

A.G. : J’aurais sûrement gagné du temps et fait les choses différemment. Lorsque j’avais racheté cette entreprise, le chiffre d’affaires était de 1,6 M€. Cinq ans plus tard, il était de 10 millions d’euros. Nous avions grandi trop vite, sans se structurer correctement. Il y a bien sûr des signes d’alerte qui apparaissent, nous aurions pu ralentir.
Au sein d’une association comme Réseau Entreprendre, les accompagnants sont tous bénévoles. Ce sont des chefs d’entreprise, ils n’ont rien à prouver, ils sont juste là pour partager leur expérience. Leurs conseils sont totalement désintéressés. Et quand ces conseils viennent de vos pairs, ils ont un écho particulier.

"Nous avons créé plus de 1 000 emplois et nos lauréats ont levé plus de 30 M€."

Vous succédez à Olivier Bret, quels sont vos objectifs pour les trois années à venir ?

A .G. : On ne peut pas être que consommateur, il faut aussi être acteur, s’impliquer. A mon âge, 57 ans, c’est le bon moment. Olivier Bret a mis de belles choses en place, je pense qu’il faut s’inscrire dans la continuité. De par mon parcours, je vais probablement avoir un input plus orienté vers l’industriel. Les problématiques sont différentes, la valeur ajoutée ne se mesure pas de la même façon mais une entreprise est une entreprise. Dans les Alpes-Maritimes, on fabrique beaucoup de choses et nous allons essayer de fédérer tout cela. Réseau Entreprendre Côte d’Azur est une petite association, elle n’existe que depuis 2013. Mais depuis, nous avons tout de même réussi à créer plus de mille emplois et les entrepreneurs accompagnés ont levé plus de 30 M€. Nous allons nous employer à encore faire mieux. Pour cela, il faut changer de plateau et recruter des membres. Nous sommes 90 aujourd’hui, il faudrait passer à 130 d’ici deux ans, sachant qu’il faut mobiliser 7 membres pour un lauréat. Chaque année, nous accompagnons une quinzaine d’entreprises pour une durée de trois ans. L’aboutissement est avant tout la création d’emplois.

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