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Face à ses concurrents asiatiques, VT2i soigne sa compétitivité
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Face à ses concurrents asiatiques, VT2i soigne sa compétitivité

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En misant sur le service apporté à ses clients et en investissant dans un outil de production toujours plus optimisé, VT2i renforce sa compétitivité face à une concurrence mondiale qui use parfois de pratiques déloyales.

Le PDG de VT2i, Xavier Grandjean, veut tendre vers le 0 défaut dans sa production — Photo : © Jean-François Michel

Une nouvelle ligne d’usinage et une nouvelle ligne d’assemblage, soit 2,2 millions d’euros. Lancé dans un programme d’investissement visant à moderniser son outil de production, le fabricant et concepteur de liaison au sol pour automobile, VT2i, basé dans les Vosges, à Ramonchamp, vient d’être retenu par le fonds de modernisation de la filière automobile. Un coup de pouce bienvenu pour l’équipementier automobile, qui pèse 19,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 60 % réalisés à l’export, emploie 90 salariés, et qui devrait toucher, en cumulant l’ensemble des aides décrochées, autour de 800 000 € de subventions pour boucler son projet.

Être compétitif depuis Ramonchamp

En 2017 et 2018, VT2i avait déjà injecté 3,8 millions d’euros dans son outil de production, avec un objectif : « Montrer qu’il est possible d’être compétitif depuis Ramonchamp, dans les Vosges, sur un marché mondialisé et exigeant comme celui de l’automobile », détaille Xavier Grandjean, le PDG de VT2i, qui est parvenu récemment à reprendre des parts de marché à un concurrent asiatique et livre des clients comme PSA, Volvo, Daimler ou Général Motors avec ces pièces conçues, usinées et assemblées à Ramonchamp.

Mais le défi est de taille : « Les prix de nos matières premières sont définis au niveau mondial. Quand je vois les tarifs de certains de nos concurrents, même en mettant la main-d’œuvre à 0, je n’y arrive pas. C’est pour cela que je n’hésite pas à dire que nous faisons face à un dumping mondial sur nos marchés ». Dans ces conditions, le dirigeant de VT2i mise sur la carte du service apporté à ses clients, ainsi que sur la réactivité de son bureau d’études : « Quand vous sortez un client d’une problématique autour d’une pièce, en général, il sait s’en souvenir », relate Xavier Grandjean.

Des machines qui s’autorégulent

Fabricant des pièces assurant la liaison entre le châssis et la roue d’un véhicule, dont les rotules, ces petites sphères qui vont permettre aux roues de changer de direction tout en étant suspendues, VT2i ne peut pas transiger avec la qualité de ses pièces : « Nous affichons un taux de 1,2 pièce défectueuse pour 1 million de pièces produites », révèle Xavier Grandjean. Et le dirigeant compte bien aller encore plus bas, notamment en investissant dans le contrôle par vision : « Aujourd’hui, les caméras installées au cœur des lignes de production enregistrent des variations de l’ordre du micron. L’enjeu, c’est que la machine corrige elle-même les variations en cours de production pour rester dans les seuils de tolérance et ainsi tendre vers le 0 défaut ».

Touchée par la crise sanitaire, qui devrait engendrer une baisse de 25 à 35 % de l’activité sur l’exercice 2020, VT2i fait partie de ces rares entreprises à n’avoir pas cessé la production lors du confinement. « Nous sommes tombés à 25 % de l’activité normale en mars, avant de remonter à 50 % en avril et en mai, puis à 75 % dès le mois de juin. En juillet, nous avons mis fin au chômage partiel », souligne Xavier Grandjean, qui a dû faire preuve de pédagogie auprès de ses équipes pour maintenir la production et estime ressortir « plus fort » de cette crise : « Nous avons de bons programmes, les investissements vont maintenant nous permettre d’accélérer ».

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