Depuis cinquante ans, la société Vacances Bleues (850 salariés dont 80 au siège de Marseille, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020) est un acteur du tourisme social organisé autour d’un actionnaire associatif avec pour vocation de proposer des vacances aux seniors et à leur famille. L’entreprise dispose de 24 établissements, allant de l’hôtel au club en passant par la résidence. "Avec la crise du Covid, nos valeurs ont pris de la valeur", confie Franck Noël, directeur commercial et marketing en charge du développement, rappelant le positionnement à lucrativité raisonnée de l’entreprise.
Réaffirmation de positionnement
"Le public veut aujourd’hui des produits issus du territoire, de l’authenticité, de la proximité et un respect de l’environnement. Nous sommes sur ce positionnement depuis cinquante ans. Il y a eu une période où les entreprises issues de l’économie sociale et solidaire étaient considérées comme 'has been' par le secteur marchand et nous avons eu tendance à ne pas communiquer là-dessus, préférant mettre en avant notre savoir-faire, nos compétences et notre professionnalisme, mais tout a changé. Nous avons décidé de revaloriser ce qui fait notre ADN, d’affirmer qui nous sommes", poursuit le dirigeant, dont l’entreprise a pour aujourd’hui pour slogan "Des lieux, des liens". Un nouveau logo et un nouvel univers visuel de marque devraient également être présentés d’ici fin 2021. "La crise a vraiment fait évoluer les esprits. Il va falloir aujourd’hui être encore plus durable, encore plus respectueux de l’environnement, encore plus RSE", explique Franck Noël.
15 millions d'euros de prêts garantis par l'État
Indiscutablement, la crise a marqué le secteur de l’hôtellerie et Vacances Bleues n’a, bien évidemment, pas été épargnée. "Sur une année normale comme 2019, nous réalisons un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. En 2020, nous en avons seulement réalisé la moitié et, en 2021, nous allons sûrement finir autour des 45 millions d’euros. Notre activité n’a repris qu’à partir de juin", détaille Franck Noël.
Vacances Bleues a contracté deux prêts garantis par l’État (PGE) pour 15 millions d’euros et a eu recours au chômage partiel. "Notre actionnaire principal nous a également recapitalisé grâce à la vente d’un hôtel effectuée en 2019, précise le dirigeant. Nous avons également dû nous résoudre à saisonnaliser certains sites et un plan social de 40 postes, engagé avant la crise liée au coronavirus, a été finalisé".
Les projets structurants lancés par la société en 2019 et interrompus par la crise sanitaire ont aujourd’hui repris et notamment celui concernant sa digitalisation. "Nous sommes en train de mettre notre moteur de réservation en lien avec toutes les grandes plateformes mondiales de réservation. Il nous manquait également un outil de gestion de la relation client (CRM) performant et nous sommes actuellement en train de le mettre en place". Vacances Bleues, qui vient d’achever la rénovation de l’un de ses hôtels parisiens pour 4 millions d’euros, travaille sur un programme de travaux concernant une dizaine d’établissements pour les cinq années à venir.
