Vous avez créé Ecclesia Sound en septembre 2019. Qu’est ce qui vous a amené sur ce marché de la sonorisation d'édifices religieux ?
C’est un projet qui remonte à de nombreuses années. J’ai toujours été baigné entre musique et sciences techniques. Après une double licence alliant musicologie et acoustique, j’ai ainsi fait un Master à l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), avant de travailler au sein de la société Devialet, qui fabrique et commercialise du matériel audio haut de gamme, pendant six ans. J’ai monté leur filiale à Londres et c’est ce travail qui m’a donné le goût de l’entrepreneuriat. J’ai toujours voulu réunir la sonorisation et l’acoustique, qui sont souvent traitées séparément.
Par ailleurs je suis personnellement impliqué dans la foi chrétienne et j’ai aidé à la sonorisation de mon église. En creusant ce marché, je me suis rendu compte qu’il n’existait aucun acteur spécialisé dans les édifices religieux. Il en existe 40 000 en France. J’ai donc décidé de monter une entreprise qui se spécialise sur la sonorisation des églises.
Les budgets ne sont pas forcément énormes dans ces marchés ?
En effet, mais la problématique acoustique est assez forte. Ce sont de grands volumes avec des problèmes techniques et des contraintes importantes. Les budgets sont serrés mais les utilisateurs veulent trouver des solutions faciles et pérennes. En me spécialisant sur les églises, j’ai pu sélectionner les produits les plus adaptés, trouver les meilleurs rapports qualité/prix, du matériel qui s’intègre au lieu et qui dure dans le temps.
Vous avez été accompagné pendant un an par le centre européen d'entreprises et d'innovation Marseille Innovation. Comment s’est passé le lancement de votre activité ?
J’ai surtout démarré grâce au bouche-à-oreille. Pendant le premier confinement de 2020, j’ai créé un blog à l’attention des églises sur lequel je donnais toute une série de conseils. La Conférence des évêques de France a relayé mon blog aux 105 diocèses de France. Je suis alors passé de trois visiteurs par jour à 150, ce qui a largement contribué à mon développement commercial. J’ai ainsi pu améliorer la sonorisation d'une partie de la basilique Notre-Dame de la Garde, à Marseille, que j’ai rendue compatible avec l’installation d’une régie vidéo en vue d’enregistrer et de diffuser la messe. La première retransmission a eu lieu en octobre 2020 sur KTO, la chaîne de télévision catholique.
Quelles sont les perspectives de développement de votre entreprise ?
Sur ma seconde année d’activité, je vais multiplier par cinq mon chiffre d’affaires et j’envisage encore de faire le double pour la troisième année. Je me focalise sur les sites situés dans un périmètre allant de Nice à Montpellier, et jusqu’à Valence, ce qui représente près de 3 000 paroisses. Il y a un potentiel pour au moins cinq années d’activité sur ce secteur. Ensuite, nous pourrons élargir à d’autres marchés avec des problématiques similaires en termes de sonorisation, comme celui de l’éducation, les gymnases…
