Cinq start-up du Web3 se lancent dans le grand bain
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Cinq start-up du Web3 se lancent dans le grand bain

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Fractible et GardenLab dans les Alpes-Maritimes. Pleiad, La Méduse Violette et Startmining dans le Var. Ces cinq start-up veulent faire du Web 3 leur terrain de jeu. Après trois mois d’accompagnement, elles ont travaillé leur offre et peaufiné leur stratégie avec l’envie de s’imposer sur un marché en émergence.

Fabrice Cicion (Fractible), Maxime Barthelemy (GardenLab), Olivia Papini (La Méduse Violette), Kevin Pardo (Pleiad) et Saimi Barragan (Startmining) sont les cinq entrepreneurs accompagnés par le Web 3 Studio — Photo : Hélène Lascols

Les cinq start-up sélectionnées en mars 2023 pour intégrer le nouveau programme d’accompagnement Web3 Studio ont peaufiné leur discours, travaillé leur positionnement marketing et ont débuté hier une nouvelle étape de leur histoire. Ce programme d’accompagnement, concocté par TVT Innovation et le fonds d’investissement Founders Ventures (technologies IA, Blockchain et IoT), est l’un des 129 projets lauréats du label Community Fund, soutenus financièrement (30 000 euros pour le Web3 Studio, NDLR) par le ministère de l’Économie. "Ce programme est aussi l’un des événements fil rouge de l’année 2023, qui vise à positionner Toulon comme une place forte du Web3", souligne Didier Goguenheim, directeur général de TVT Innovation. Venues pitcher pour clôturer le programme d’accompagnement, les cinq start-up ont dévoilé leurs ambitions sur le marché du Web3 (internet décentralisé et plus libre et qui appartiendrait à tous, NDLR), un marché dont les revenus à venir se chiffrent en dizaine, voire centaine de milliards d’euros.

Fractible démocratise l’investissement dans des actifs de luxe

La start-up niçoise Fractible (SAS au capital de 100 euros, 4 personnes), en phase d’amorçage en intégrant le Web3 Studio, vient de lancer sa solution d’épargne pour démocratiser l’investissement dans les actifs de luxe à haut potentiel de rendement (horlogerie, vins, pierres précieuses, voitures de collection, etc.). Pour son cofondateur, Fabrice Cicion, il s’agit d’aller chercher une partie des plus de 1 200 milliards d’euros d’épargne des Français. "Avec notre solution clé en main, accessible à partir de 200 euros, chaque investisseur pourra détenir un titre de propriété d’un bien de luxe représenté sur la Blockchain. Avec Fractible, investir comme un millionnaire est à la portée de tous." En une semaine de lancement, et avec deux premiers biens proposés, le jeune entrepreneur confie avoir déjà collecté plus de 13 000 euros d’investissement, "soit plus que la plupart de nos concurrents." Le dirigeant a voulu proposer les frais le plus bas possible. Il espère compter 5 000 clients pour 8 millions d’euros d’actifs sous gestion dans un an. Il souhaite aussi faire grandir son portefeuille de partenaires pour sourcer les meilleurs biens.

GardenLab réinvente la relation client

GardenLab (SAS au capital de 1 000 euros, 3 personnes) est l’autre start-up issue des Alpes-Maritimes et installée à Cannes. Elle a été cofondée par Maxime Barthelemy et propose de réinventer la relation client avec une plateforme de fidélisation Web3. "Nous voulons permettre aux enseignes, mais aussi aux clubs de faire de leurs clients une communauté." La jeune entreprise cible prioritairement les clubs de sport, puis les campings et clubs de vacances. Elle ira ensuite se frotter à l’industrie événementielle puis au marché global du retail. "Les prochaines étapes sont le développement de la plateforme et l’industrialisation des process, puis la concrétisation d’une première preuve de concept en marque blanche", confie Maxime Barhelemy, qui prévoit aussi de compter rapidement 5 personnes dans l’équipe.

Pleiad Technologies redonne du pouvoir aux créateurs de contenus

Pleaid Technologies (Sasu au capital de 1 000 euros, 1 personne) est la start-up la plus jeune de la promotion. Ses statuts ont été déposés le 29 mars 2023 avec pour fondateur, Kevin Pardo, designer, entrepreneur, membre actif de la French Tech Toulon. Avec Pleiad, il a décidé d’adresser "l’une des industries les plus importantes du Web, la création de contenus, qui compte plus de 50 millions de créateurs dans le monde pour 104 milliards de dollars de revenus générés." Alors que ces revenus sont accaparés par les plateformes, Kevin Pardo entend rééquilibrer les pouvoirs en redonnant le contrôle aux créateurs de contenus. Pour cela, il leur propose des solutions de monétisation innovantes, comme des "jetons de créateurs" basés sur la blockchain, des abonnements personnalisés ou des pourboires. "Nous voulons aussi permettre à tout un chacun d’investir sur des créateurs de contenus de leur choix. Pour faciliter la rencontre des utilisateurs et créateurs, nous allons aussi mener un projet de R & D, qui doit permettre d’avoir une compréhension plus poussée des contenus visionnés par les utilisateurs." Kevin Pardo veut se donner le temps de faire grandir une communauté. Il confie avoir sécurisé un partenaire financier, Founders Ventures et prévoit de lever des fonds sur le Web3 : "200 000 euros pour financer sa R & D d’ici fin 2023, puis 500 000 euros courant 2024 pour le développement et enfin, plus d’1 million d’euros en 2025 pour investir dans le marketing et soutenir la croissance."

La Méduse violette, centre de formation 4.0

Passionnée par les nouvelles technologies, Olivia Papini a créé La Méduse Violette (une Sasu au capital de 5 000 euros, 3 personnes) en 2021 pour accompagner les entreprises dans leur stratégie marketing et digitale via une méthode basée sur "la narratologie, le récit d’expérience, le ludique, les neurosciences et les technologies du jeu vidéo." De cette expérience est née l’idée de créer un centre de formation, que la dirigeante veut hisser au rang de premier centre de formation 4.0, partenaire d’Epic Games en région Paca pour les métiers d’avenir. La Méduse Violette a déjà réalisé des projets avec l’école de commerce Kedge, l’École supérieure des métiers créatifs et numériques de Perpignan, l’Université de Toulon, l’Université Paul Valéry de Montpelier. "Nous voulons proposer 15 formations (design d’expérience, story telling immersif, moteurs de jeux 3D temps réel…) pour permettre aux actifs de monter en compétences sur des secteurs clés, mais aussi offrir de nouveaux formats d’apprentissage, comme le jeu, qui facilite l’ancrage des apprentissages." Olivia Papini vise le million d’euros de chiffre d’affaires en 2026 et espère lever 100 000 euros rapidement pour financer la création de deux premiers postes.

Startmining, le minage de cryptomonnaies en colocation

L’entreprise seynoise Startmining (SAS au capital de 26 100 euros) est la plus ancienne des sociétés accompagnées par le Web3 Studio. Sa création remonte à 2017 et repose sur un concept de colocation pour le minage de cryptomonnaies, permettant de diminuer les coûts habituels du minage et d’optimiser les rendements. En 2019, son fondateur Saimi Barragan boucle un premier chiffre d’affaires à 400 000 euros. "En 2020, nous avons réalisé 9 millions d’euros de chiffre d’affaires et multiplié par 10 la puissance électrique en trouvant un partenaire en Islande. En 2021, nous avons consolidé l’entreprise et tout ça, nous l’avons fait sur fonds propres." Aujourd’hui, l’entreprise emploie 8 personnes et propose à ses clients "un hébergement éthique" à travers plusieurs sites (Islande, Paraguay, Canada, États-Unis) fonctionnant à partir d’une source d’énergie 100 % verte et renouvelable. En 2024, l’entrepreneur prévoit de boucler sa première levée de fonds, 2 millions d’euros, pour financer sa croissance et recruter avec un objectif de compter rapidement 30 personnes dans son équipe.

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