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Avec ses robots porteurs, Borobo s’attaque à la pénibilité au travail
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Avec ses robots porteurs, Borobo s’attaque à la pénibilité au travail

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La start-up niçoise, Borobo, a commencé à essaimer quelques exemplaires de ses étonnants engins, capables de porter 80 kg, dans de grandes entreprises. Prochain objectif : lever des fonds pour industrialiser la fabrication.

Une partie de l’équipe Borobo — Photo : Matthias Galante

Dans un petit atelier abrité au CEEI de la métropole Nice Côte d’Azur, un véritable bric-à-brac (organisé) d’ordinateurs, d’outils divers et variés, de matériaux et de composants électroniques côtoient la fameuse… huile de coude où on s’active sur une prochaine livraison. Bienvenue chez Borobo, une start-up créée en 2019. C’est ici que l’ingénieur de formation Patrick Chanudet, 58 ans et son équipe de six personnes au total créent et assemblent des robots tout-terrain outdoor, à des prix abordables. Leur mission ? Soulager les humains et, notamment, "accroître le bien-être".

Une roue pour monter les escaliers

Ces engins connectés - sortes de bennes montées sur quatre roues- sont en effet capables de transporter des charges jusqu’à 80 kg. "Munis d’une caméra, ils peuvent avancer en mode "suis moi" ou faire un parcours de manière autonome", explique leur instigateur qui croit dur comme fer à un produit inscrit dans l’air du temps. "La pénibilité au travail, c’est un problème universel. Les entreprises ont du mal à recruter à cause de cela, détaille-t-il. Là, le robot va, par exemple, pouvoir porter les sacs de ciment, tout ce qui est lourd, à la place des ouvriers. Il ne s’agit pas de les remplacer, bien au contraire, mais de les aider, de les accompagner."

Pour sortir du lot, Borobo a eu l’idée de concevoir un modèle qui peut gravir les escaliers "grâce à une roue polymorphe oscillant entre la roue classique et la chenille. "On a repris le brevet d’une société brestoise qu’on a adapté et étendu aux États-Unis, à la Chine au Japon et l’Europe complète", dit le patron.

"Trouver 500 000 euros"

En partant d’un "malheureux site internet", la société azuréenne a très vite été sollicitée par de grands groupes, avant le Covid. Au départ, la Société générale voulait un robot pour porter les plateaux-repas des personnes à mobilité réduite en interne. Il y a ensuite eu Bouygues Construction qui a fait appel à elle en testant un exemplaire dans leur filiale suisse Losinger-Marazzi, puis un partenariat avec le groupe Eiffage. Un robot doté de spots très lumineux sera livré, en cette rentrée, à la SNCF, via la société Atalian en charge du nettoyage des trains. Il éclairera et suivra les personnels qui font le ménage dans les rames à l’intérieur d’entrepôts non électrifiés. "Au départ, nous pensions réaliser des robots pour aider les séniors chez eux avec des modèles pas chers, détaille le fondateur, rapidement nous avons pivoté vers les grands groupes."

Et cela fonctionne. La start-up assure ne pas manquer de projets, ni de contacts rapprochés "avec, entre autres, Carrefour, Suez, Enedis". Son chiffre d’affaires est en progression (+ de 150 000 euros cette année) mais elle veut maintenant franchir une étape "afin de passer du Poc (proof of concept) à l’industrialisation" analyse Patrick Chanudet. "Globalement, nous ne sommes pas beaucoup aidés, constate-t-il. Nous cherchons à lever 500 000 euros pour monter une marche. On a les clients." Et un marché potentiellement très porteur.

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