La crise sanitaire a accéléré la prise de conscience des restaurateurs et des petits commerçants sur l’importance de la digitalisation : dans un contexte incertain, le numérique fournit de nouveaux outils pour fidéliser et animer la communauté de ses clients. C’est une évolution qu’anticipe, depuis sa création en 2014, l’entreprise montpelliéraine Zerosix (27 salariés). Elle développe des solutions digitales pour les commerçants indépendants, les opticiens et les restaurateurs, lui permettant de mettre en œuvre et d’animer leur programme de fidélité, dans toutes leurs variantes : programmes à passages, statutaires, de type "club", etc. "C’est une population d’entrepreneurs dont le niveau de culture en matière de marketing relationnel est très variable. Nous leur offrons des outils jusqu’ici réservés aux grands groupes, qui gèrent aussi la totalité du parcours clients, entre les points de vente physique, la vente en ligne, les bornes de commande, le click & collect, etc. Cette approche automatise la fidélisation chez des acteurs qui, souvent, n’avaient pas encore créé de fichiers clients avant la crise sanitaire", résume Joris Amilhat, directeur associé de Zerosix aux côtés de Nicolas Guieysse.
Des outils en voie de démocratisation accélérée
Le Covid-19 étant passé par là, Zerosix affiche un taux de croissance annuel de 60 % depuis deux ans (chiffre d’affaires non communiqué). L’entreprise signe en moyenne de 100 à 120 nouveaux établissements par mois. Parmi les métiers couverts, outre ceux évoqués plus haut : les boulangeries, les bijouteries, les boutiques de mode, les salons de coiffure, les pharmacies, etc. Sur un portefeuille de 3 500 clients, un tiers d’entre eux sont des restaurateurs. "Ils restent une cible dynamique car avec le Covid, ils ont été contraints d’adopter de nouveaux outils tels que le click & collect, les bornes de commandes, le paiement à table, le paiement par QR code, etc. Ils recherchent aujourd’hui des programmes de fidélité compatibles avec cet écosystème de vente", poursuit Joris Amilhat, qui précise que la solution est compatible avec les 50 logiciels de caisse et plateformes e-commerce les plus répandus.
Vers les réseaux indépendants multi établissement
Si Zerosix a d’abord ciblé les commerçants indépendants mono-site, l’entreprise évolue désormais vers les réseaux indépendants multi-établissements, comptant de 10 à 70 implantations. Elle affiche plusieurs références tels que Waffle Factory (70 magasins), Jour (40) et Bio Burger (15) dans la restauration, ou encore ProjectX (50) et Naumy (20) dans l’habillement. "Le point commun de ces enseignes est qu’elles sont en phase de décollage. Quand elles développent un réseau, notamment par franchises, il leur faut des arguments pour convaincre leurs futurs partenaires, notamment sur la façon dont elles organisent la fidélisation. De plus ces réseaux n’ont pas forcément un parc de solutions homogènes car y cohabitent des logiciels de caisse, ou autres, issus de divers fournisseurs. Nous pouvons y pallier car notre solution est intégrable à tous les systèmes", insiste Joris Amilhat.
Des ouvertures vers les marchés hispanophones
Par ailleurs, Zerosix a actionné depuis 18 mois son déploiement en Espagne. Profitant de son positionnement à Montpellier, où elle dit avoir plus de facilité à recruter des collaborateurs hispanophones, elle opère un démarrage canon sur ce marché : déjà 400 clients signés, avec la perspective d’atteindre 2 000 ou 3 000 références d’ici deux ans. "C’est un marché un peu en décalage sur la digitalisation, comme l’était la France quand nous avons commencé. Le besoin de s’équiper est vif, et nous sommes d’autant mieux accueillis que notre solution est compatible, à nouveau, avec les cinq logiciels de caisse les plus utilisés en Espagne", affirme Joris Amilhat. Ce dernier rajoute que les enseignes déjà signées ayant souvent pour projet de s’implanter sur les marchés hispanophones d’Amérique latine, cette percée en Espagne pourrait être, à terme, un prélude à l’arrivée de Zerosix dans le sous-continent.
