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Whylot met le turbo pour devenir une PME industrielle
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Whylot met le turbo pour devenir une PME industrielle

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L’entreprise lotoise Whylot, qui développe une technologie innovante de moteurs électriques à flux axial, déploie un plan d’investissement d’environ 10 millions d’euros d’ici 2025 pour changer d’échelle.

Whylot mobilise un investissement de 5 millions d’euros dans sa nouvelle usine, dont les travaux de construction viennent d’être lancés dans la zone d’activités du Grand Figeac — Photo : DR

L’entreprise Whylot (40 collaborateurs, CA 2022 : 3,10 M€, CA prévisionnel 2023 : 4 M€), basée à Cambes (Lot), qui a inventé une technologie de moteur électrique à flux axial (plus performante et plus économique que la technologie à flux radial), mène un plan d’investissement estimé à 10 millions d’euros par son président fondateur Romain Ravaud, 39 ans, docteur en mécatronique. Le premier volet de ce plan, qui mobilise environ 5 millions d’euros, concerne l’extension de son usine dont les travaux viennent d’être lancés dans la zone d’activités du Grand Figeac et qui va lui permettre de s’agrandir, passant de 1 500 m2 à 4 000 m2 de surface. La partie historique, créée en 2015, lui servira à développer sa R & D, avec des bancs d’essais spécifiques. La nouvelle usine, opérationnelle à la mi-2024, sera, elle, dirigée vers la production industrielle, d’abord en petites séries. “Notre premier objectif est de démontrer que notre technologie sera réalisable à grand volume et ainsi asseoir la capabilité de nos moyens de production d’une centaine de moteurs par an.” Deuxième axe : un investissement de 2 millions d’euros dans de nouvelles machines. Troisième volet : un recrutement massif qui devrait conduire à un doublement des effectifs d’ici deux ans. Future PME industrielle, Whylot, à cet égard, vient d’embaucher un responsable des ressources humaines. “Nous serons une cinquantaine en décembre, 70 en 2024 et une centaine en 2025”, annonce Romain Ravaud qui a démarré seul ce projet en 2011.

Antenne à Massy

“Comme tout jeune scientifique fraîchement diplômé, je rêvais de changer le monde, rembobine-t-il. À l’époque, j’avais l’intuition que, dans le cadre de la transition énergétique, il y avait des travaux à mener pour améliorer l’autonomie des véhicules électriques. J’ai monté une équipe de recherche pour nous focaliser sur l’organe qui consomme le plus d’énergie à bord d’un véhicule : le moteur électrique. Il nous a fallu six ans pour mettre au point une brique technologique, nous avons déposé plus de 70 brevets. Nous avons mobilisé plus de 35 millions d’euros en 11 ans sans jamais avoir levé de fonds. Nous nous sommes autofinancés en signant des contrats de prestation d’engineering en parallèle de nos travaux de recherche.”

Docteur en mécatronique, Romain Ravaud a lancé, seul, le projet Whylot en 2011, avant de s’entourer d’une équipe de recherche — Photo : DR

Whylot a aussi bénéficié de subventions publiques, dont une enveloppe de 5,10 millions d’euros de France Relance. Depuis lors, l’entreprise, qui a ouvert une antenne à Massy (Essonne) l’année dernière (elle y loue 300 m2 de bureaux pour capter des ressources en région parisienne), a signé un contrat de licence avec Renault jusqu’en 2045. Le constructeur automobile français est entré au capital de l’entreprise à hauteur de 21 % en septembre 2021. “Renault produit sur le territoire national cette technologie de moteur électrique et Whylot touche des royalties sur chaque moteur vendu”, indique le dirigeant, qui situe le poids du marché mondial du moteur électrique à 100 milliards d’euros aujourd’hui et à 400 milliards d’euros en 2045.

Des gros deals à venir

“Nous allons refaire de gros deals avec d’autres industriels, pour décarboner la mobilité dans les transports, qui vont venir étoffer notre portefeuille”, révèle-t-il. Ambassadeur France 2030 (nommé référent scientifique pour les moteurs électriques par le gouvernement en 2022) et membre du Comité interministériel des Transports, Romain Ravaud se verra remettre la médaille de l’Ordre National du Mérite le 23 juin 2023, en marge d’une journée organisée par le Grand Figeac sur le développement industriel et le changement climatique, au cours de laquelle le chef d’entreprise dialoguera notamment avec le politologue et chercheur belge François Gemenne, coauteur du sixième rapport du GIEC.

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