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Smaaart veut booster la création d’une filière du reconditionnement
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Smaaart veut booster la création d’une filière du reconditionnement

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Industriel reconnu du smartphone recyclé, la PME héraultaise Smaaart prend une part active à la formation d’un mouvement plus large des acteurs du reconditionnement. Elle porte son message tant au niveau national que régional, en tâchant de devancer l’évolution des modes de consommation.

Smaaart dispose d'une usine de 6 000 mètres carrés, dans l'Hérault, dédiée au reconditionnement de smartphones et de tablettes — Photo : SMAAART

En février 2020, la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) est venue officialiser les nouveaux enjeux économiques et sociétaux qui se dessinent dans l’évolution des modes de consommation. A Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault), l’entreprise Smaaart (103 salariés, CA 2020 : 13,6 M€), spécialiste du reconditionnement de smartphones et tablettes, a bien reçu le message et veut l’amplifier. « La loi AGEC pousse les industriels à relancer une filière du reconditionnement. Elle a aussi créé un effet d’aubaine, avec une multiplication de nouveaux acteurs. Ce secteur a été, jusqu’ici, une véritable jungle. Beaucoup de ventes se font sur le web, sans qu’on sache qui sont les reconditionneurs. Il est urgent de sécuriser le consommateur dans sa démarche d’achat vertueux », affirme Jean-Christophe Estoudre, président de Smaaart.

L’urgence de structurer les bonnes pratiques

Un premier levier d’action se situe sur le plan national, à travers le Syndicat du reconditionnement des matériels informatiques, électroniques et télécoms (SIRRMIET), qui regroupe une trentaine d’industriels. Smaaart figure parmi les membres en contact direct avec les ministères de l’Economie et de la Transition écologique pour éclairer l’Etat sur ces enjeux. « Nous l’informons sur le métier de reconditionneur, les bonnes pratiques pour la création d’une filière ou les financements à mettre en place », cite Jean-Christophe Estoudre. Parmi ses premières actions, le syndicat lancera au printemps une certification de services Qualicert destinée à mieux informer l’acheteur de produits reconditionnés. « Elle reposera sur 25 points de contrôles audités, certifiant l’origine, la traçabilité ou la réglementation fiscale et sociale s’appliquant au produit », annonce le président de Smaaart.

L’intérêt stratégique de la collecte

Sur le plan local, la PME héraultaise mobilise le Conseil régional d'Occitanie et les collectivités territoriales pour aller plus vite également. La filière est aidée par le financement de programmes de collecte, mais elle veut approfondir ce partenariat. D’une part, Smaaart compte sur la puissance de frappe de la Région pour diffuser les bons messages. « Nous faisons de l’information sur notre site web à propos de la collecte, mais la Région pourra financer une campagne de communication bien plus vaste et efficace. Songez que 30 millions de smartphones usagés dorment encore dans nos tiroirs », souligne Jean-Christophe Estoudre. D’autre part, la filière veut augmenter le nombre de points de collecte. Il n’y en aurait qu’une dizaine en Occitanie pour ce qui concerne les points installés chez les associations et les collectivités elles-mêmes. « Les industriels que nous sommes sont capables d’en installer plus, mais aussi de gérer les flux qui en découlent. Il faut notamment créer de points de collecte sans risque de vol ou de détérioration, car les bacs placés dans les galeries marchandes des hypermarchés sont souvent pillés », rajoute Jean-Christophe Estoudre.

A son propre niveau, Smaaart travaille pour améliorer ses process. Au ralentissement économique lié aux confinements, elle a répliqué en investissant sur sa production et ses forces de vente. Pari gagné : le rapport entre les ventes physiques en magasins (66 %) et les ventes en ligne (33 %) observé avant la pandémie de Covid-19 s'est inversé, et la PME a pu afficher une croissance de 25 % fin 2020. Elle finalise désormais un cycle de R & D autour de l’intelligence artificielle afin d’optimiser, avec une notion de coûts, la chaîne de valeur allant de l’achat de vieux smartphones au reconditionnement puis à la commercialisation. Une chaîne de valeur qu’elle est une des rares en maîtriser en France.

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