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Neofor investit 80 millions d'euros dans une nouvelle usine en Lozère
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Neofor investit 80 millions d'euros dans une nouvelle usine en Lozère

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Spécialiste de la transformation du bois, le groupe lozérien Neofor va bâtir une nouvelle usine de 20 000 mètres carrés à Mende, dédiée à la production de panneaux de bois, d’ici la fin 2023. L’investissement global, d’un montant de 80 millions d’euros, se traduira notamment par la création de 80 emplois en quatre ou cinq ans.

Neofor, qui dispose déjà de sites de production en première transformation du bois, positionnera sa future usine de Mende sur la troisième transformation — Photo : Neofor

Fondé à Brassac (Tarn) en 2013, le groupe Neofor (100 salariés, CA 2020 non communiqué) a déménagé à Mende (Lozère) en début d’année 2021 pour ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. Symbole de cette nouvelle impulsion : le groupe spécialisé dans la transformation du bois lancera, cet automne, le chantier d’une nouvelle usine, installée sur 8 hectares dans le Parc régional d’activités économiques (PRAE) local.

Un procédé de transformation breveté

La nouvelle usine, qui s’étendra sur 20 000 m2, sera spécialisée dans la troisième transformation du bois (produits quasi finis). Neofor y installera la fabrication d’un nouveau produit breveté : des panneaux de bois destinés à l’univers de la consommation (ameublement, menuiserie), aux industriels (cuisinistes) et au marché du bricolage, via les réseaux spécialisés.

La production annuelle de panneaux de bois dépassera les 30 000 m2. "Notre brevet porte sur un procédé appelé "bois massif multicouche", mais les panneaux seront des produits quasi finis, avec des épaisseurs de 6 à 48 millimètres. Il suffira d’un trait de scie pour les transformer en meubles. Notre installation en Lozère nous donne accès à une ressource forestière riche, où nous ne ponctionnerons que des quantités bien réparties, sans trop de pression sur l’écosystème. Nous comptons exploiter une dizaine d’essences, avec des résineux mais aussi des feuillus, ce qui est rare dans notre métier", explique Jérôme Lescure, président de Neofor.

L’investissement se chiffrera à 80 millions d’euros, dont 40 millions sur le seul outil industriel, financés pour l’essentiel par Neofor. Le groupe attend des subventions de la Région Occitanie - dont l’agence économique Ad’Occ a œuvré à l’installation de Neofor -, mais aussi de l’Ademe pour le système d’alimentation énergétique de l’usine. "Le site produira sa propre énergie. Nous utiliserons les sous-composants du bois, une fois les panneaux taillés, comme combustibles pour une chaudière de type biomasse. Elle produira de la chaleur utile à tout le process industriel, notamment le séchage du bois. Nous veillerons à ne jamais rejeter de la chaleur non-utilisée", insiste Jérôme Lescure.

La volonté de réarmer l’industrie régionale

La livraison de l’usine est prévue pour la fin 2023. Le temps que le site monte en production, sous quatre à cinq ans, l’investissement de Neofor se traduira aussi par l’embauche de 80 personnes. "Les moyens techniques et humains que nous concentrerons en une seule usine sont normalement déployés dans deux ou trois sites différents", commente Jérôme Lescure. Le président de Neofor pointe par exemple l’existence d’un parc à grumes (troncs coupés et ébranchés) couvert, permettant de stocker la ressource tout en la protégeant des épisodes neigeux (le PRAE se situe à 1 200 mètres d’altitude) et donc de maintenir la production.

Au sein de Neofor, la nouvelle usine de Mende sera, de loin, la plus grande et la plus stratégique. Le groupe néolozérien s’est formé au fil du temps en acquérant plusieurs entreprises spécialisées dans la première transformation du bois. Durement affecté par la crise sanitaire, placé en redressement judiciaire en février 2020, Neofor s’est restructuré sur une moitié de son périmètre, revendant certaines de ses activités à l’alsacien Sciat et au gardois Escudier & Verger. L'entreprise affiche un prévisionnel de 20 millions d'euros en 2021.

Neofor conserve, à ce jour, un site en Haute-Savoie et deux en Lozère, dont l’entreprise de production de bois pour la construction Engelvin Bois, reprise en 2015. "La nouvelle usine nous apportera de la visibilité sur le long terme. La valeur du produit que nous sortirons est dix à quinze fois plus forte que la valeur d’un produit de sciage normal. Nous privilégions une approche d’usine 4.0, qui est une clef indispensable pour réimplanter ce type d’activité industrielle en Occitanie. Notre volonté est aussi d’éviter que des grumes partent pour le grand export et reviennent en France sous forme de parquets ou d’étagères", conclut Jérôme Lescure.

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