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L’ESMA capte de nouveaux flux de formation venus d’Angleterre et d’Espagne
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L’ESMA capte de nouveaux flux de formation venus d’Angleterre et d’Espagne

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Le groupe d’écoles aéronautiques Airways Aviation, touché par la crise du secteur, a fermé provisoirement ses campus d’Angleterre et d’Espagne. Tous les contrats sont rapatriés vers sa filiale montpelliéraine de l’ESMA (Ecole supérieure des métiers de l’aéronautique), qui voit ses moyens humains et techniques évoluer en conséquence.

L'ESMA dispose d'un site de 11 000 m2 situé sur l'Aéroport Montpellier Méditerranée — Photo : ESMA

Rachetée en 2019 par le groupe britannique Airways Aviation, l’École supérieure des métiers de l’aéronautique (82 salariés, CA 2020 : 6 M€), basée à Mauguio (Hérault) près de Montpellier, profite de façon inattendue des effets croisés du Brexit et de la crise sanitaire. Le trafic aérien de passagers ayant chuté de 66 % dans le monde en 2020, Airways Aviation a été contraint de fermer ses écoles situées à Oxford (Angleterre) et à Huesca (Espagne) et de transférer l’intégralité de son activité vers son site montpelliérain. « Les compagnies aériennes ont totalement stoppé la formation des cadets. Le volume de contrats signés pour nos trois écoles était donc en baisse en 2020. Plutôt que de prolonger les agréments obtenus pour ses campus anglais et espagnol, le groupe a transféré tous ses contrats à l’ESMA pour continuer à profiter de nos licences européennes », analyse Didier Cerutti, directeur des opérations de l’école montpelliéraine.

Une base aérienne de 32 avions

Démarré à l’été 2020, ce processus de transfert se traduit par une hausse sensible des flux pédagogiques et opérationnels concentrés sur l’ESMA. Non seulement l’école reçoit plus de stagiaires, mais les moyens techniques à sa disposition ont triplé : sa base aérienne est passée à 32 avions, et elle compte désormais 5 simulateurs de vols. Si l’activité a baissé à 10 000 heures de formation en 2020, elle devrait repasser à 15 000 heures en 2021, « en deçà toutefois de notre objectif initial de 25 000 heures » selon Didier Cerutti, qui ajoute : « Les moyens techniques désormais stationnés à l’ESMA nous permettraient aujourd’hui de doubler ce niveau d’activité ».

Un positionnement privilégié

Si le Covid-19 a donc redistribué les cartes jusque dans la formation aux métiers de l’aéronautique, Didier Cerutti met en avant d’autres atouts qui, selon lui, permettent à l’ESMA de se distinguer. « Nous bénéficions aussi d’une météo propice pour faire de la formation initiale. Les prix étant à peu près les mêmes dans toutes les écoles, la différence se fait sur la durée des formations. Or, une mauvaise météo peut bloquer des sessions entières. Avec un montant imposé de 50 heures de vol, notre situation géographique nous permet d’assurer davantage d’heures de vol par instructeur », note-t-il.

Ce qui n’empêche pas l’école d’investir aussi en fonction des nouvelles contraintes posées par la pandémie. Elle développe notamment sa plateforme informatique pour dispenser une partie des cours en distanciel. « Nous l’avons testé et cela fonctionne, même dans notre secteur. Notre nouvelle stratégie passera aussi par le numérique, notamment la partie théorique de nos formations. La partie pratique, elle, pourra difficilement être transférée sur ordinateurs », conclut Didier Cerutti.

Créée en 1988 par Air Littoral, l’ESMA propose des formations dans les grands secteurs de l’aérien (pilote de ligne, hôtesse de l’air/steward, maintenance aéronautique, métiers de l’aéroport). Elle forme près de 800 élèves par an. L’école dispose d’un site de 11 000 m2 situé sur l’Aéroport Montpellier Méditerranée.

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