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Les ambitions du groupe Nicollin dans le service aux entreprises
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Les ambitions du groupe Nicollin dans le service aux entreprises

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Le groupe Nicollin, l’une des rares ETI opérant depuis Montpellier, est un poids lourd du nettoiement urbain en France. Fidèle aux valeurs qui le guident depuis 75 ans, il planifie de façon méthodique sa croissance pour évoluer vers le service aux entreprises.

Le groupe Nicollin est le troisième acteur français de la gestion des déchets — Photo : JC Guilloux

En février 2020, la famille Nicollin est remontée à 100 % du capital du groupe éponyme (6 500 ETP, CA 2020 : 400 M€), fondé en 1945. "C’était ma façon de retrouver le chemin d’une indépendance totale, comme le voulait mon père", confie Olivier Nicollin, désormais aux commandes, avec son frère Laurent, de l’entreprise spécialiste de la collecte et du traitement des déchets, et de la propreté urbaine.

Une logique de croissance maîtrisée

Quand ce dernier prend la suite de son père, l’emblématique Louis Nicollin disparu en juin 2017, l’entreprise familiale s’appuie sur une croissance solide. Elle réalisait alors 350 millions d’euros de chiffre d’affaires. Lors de l’exercice 2020, elle a atteint, pour la première fois de son histoire, le cap des 400 millions d’euros. Le groupe Nicollin, d’une génération à l’autre, reste fidèle à son credo : renouveler ses marchés, remportés au fil des appels d’offres, avant de songer à prendre de nouvelles positions. Il réalise 40 % de son activité en Occitanie, encore et toujours sa priorité surtout depuis la fusion avec l’ex-Midi-Pyrénées qui a élargi son terrain de jeu régional vers des collectivités souvent plus fortunées que dans l’ex-Languedoc-Roussillon.

Mais l’entreprise fourbit ses armes pour s’attaquer à l’Île-de-France (25 % du chiffre d’affaires à ce jour). "C’est le plus grand potentiel de population en France", rappelle Olivier Nicollin, qui souligne quelques marchés emblématiques conquis en 2020 (Aulnay-sous-Bois, Poissy). Parmi les autres leviers de croissance étudiés figure aussi la gestion des déchets par incinérateurs : le groupe héraultais commence à s’aligner sur ses premiers appels d’offres.

Une diversification par capillarité

L’opération capitalistique bouclée en 2020 devait aussi donner au groupe Nicollin les moyens de se diversifier au-delà de son activité historique de collecte. S’il est présent dans plus de 15 métiers du service aux entreprises (environnement, propreté, eau, sécurité, espaces verts, etc.), il veut accélérer dans certains d’entre eux par croissance externe. Ainsi, en 2018 et 2019, le groupe a racheté le girondin Vidimus et le stéphanois Usinet, deux entreprises spécialisées dans le nettoyage industriel (bureaux, centres commerciaux, façades, etc.). "Nous choisissons les familles de métiers en rapport avec notre activité historique. Que ce soit le nettoyage industriel ou la sécurité, elles impliquent beaucoup de travail humain. Or, nous avons de grandes compétences en gestion des ressources humaines", commente Olivier Nicollin.

De même, le groupe Nicollin a amorcé, depuis quelques années, un virage vers le traitement des eaux usées, avec notamment un marché notable à Mende (Lozère). Il progresse à pas comptés, et n’envisage pas de se développer hors d’Occitanie. "Le marché de l’eau est plus compliqué car il est plus technique", justifie Olivier Nicollin. Le PDG du groupe confie néanmoins qu’il surveille de près ce qui se passe dans un secteur secoué par le combat titanesque que se livrent actuellement Suez et Veolia. Dans l’hypothèse où le premier est un jour racheté par le second, la nouvelle entité devra sans doute se délester de certaines filiales sous la pression de l’Autorité de la concurrence. Le groupe Nicollin se tient-il prêt à saisir de telles opportunités ? "Tout dépend des modalités. Si ces activités sont vendues par blocs de 300 ou 500 millions d’euros, elles seront au-dessus de nos moyens. Nous nous positionnerons à condition de maîtriser notre endettement", annonce Olivier Nicollin.

Mais à écouter ce dernier, la filiale préférée reste probablement le club de football professionnel du Montpellier Hérault Sport Club, propriété du groupe depuis 1974. La plus grande fierté de Louis Nicollin fut le titre de champion de France remporté en 2012. Dans un autre geste honorant sa mémoire, ses fils Olivier et Laurent ont confirmé, en janvier, que le futur stade du club sera construit d’ici 2024 et portera le nom "Louis-Nicollin". L’investissement, entre 150 et 180 millions d’euros, sera porté par le groupe et un pool de partenaires privés. Le chantier pourrait générer jusqu’à 5 000 emplois, une autre façon pour l’entreprise de prouver son engagement sur ce territoire.

"Nous choisissons de nous diversifier dans les familles de métiers en rapport avec notre activité historique"

ENCADRE

Une politique toujours plus ambitieuse dans la RSE

Avec une activité tournée vers la propreté et les services, le groupe Nicollin a toujours accordé une attention forte à son engagement social. L’un de ses chantiers prioritaires, en 2021, est de restructurer l’ensemble de ses actions en matière de RSE. "Cette mission a été confiée à une nouvelle direction dédiée, qui agira de façon transversale entre les différents acteurs du groupe (direction générale, direction d’exploitation, services support, NDLR)", explique Olivier Nicollin. Parmi ses 6 engagements majeurs, le groupe cite la création, en 2017, de l’association N Insertion, visant à faciliter l’insertion sociale et professionnelle. En matière d’éducation, il a créé, en 2019, son propre Centre de Formation des Apprentis, qui intègre jusqu’à 16 élèves par session. Sur le volet économique, le groupe est un partenaire de la Fondation Van Allen (qui accompagne le Centre spatial universitaire de Montpellier dans la création de nanosatellites) et du Village by CA Montpellier, l’accélérateur de start-up du Crédit Agricole du Languedoc.

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