Spécialisé dans la mécanique de précision, l’assemblage de structures et la tôlerie, le groupe Ségneré (200 salariés), majoritairement tourné vers le secteur aéronautique, doit en partie son salut à l’impression 3D. En pleine pandémie, cette PME familiale basée à Tarbes, qui travaille principalement pour Airbus, Dassault et Daher, est stoppée en plein vol. Son chiffre d’affaires tombe à 10 millions d’euros en 2020, contre 19 millions l’année précédente. "Nous avons subi en cascade un arrêt de notre activité et une diminution de 40 % de notre carnet de commandes", se souvient Franck Martinez, directeur général du groupe.
Le pari de l’automatisation
Pour l’aider à passer cette crise, la première subie par ce groupe fondé en 1965, la direction investit 250 000 euros dans l’acquisition de quatre machines d’impression 3D et la fabrication additive. Un moyen de diversifier son activité et ses métiers mais aussi de contenir la masse des éléments de structures produits et de réduire le temps de fabrication grâce à l’automatisation. Ces matériaux chargés en fibres de carbone continues peuvent en effet remplacer l’aluminium par des pièces provenant directement de l’imprimante. "Par le passé, nous étions obligés de travailler des blocs en acier. Nous utilisons désormais des matériaux polymères, et fabriquons des pièces fonctionnelles et des produits propres pour le secteur ferroviaire et aéronautique", explique le directeur général du groupe, qui entend poursuivre cette diversification à hauteur de 40 % d’ici 2025.
Un plan de formation interne
Pour chapeauter cette transformation, la société, qui dispose de trois sites de production à Tarbes et un de plus en Tunisie, a ainsi passé un partenariat avec l’École nationale d’ingénieur de Tarbes (Enit) et accueilli un ingénieur doctorant. Ce dernier a formé les 150 salariés basés en France à l’utilisation des machines et à leur paramétrage. Pour aller plus loin dans la transformation, Franck Martinez, qui veut "se projeter sur les 50 prochaines années et moderniser son entreprise", a changé d’ERP et développé très récemment une plateforme collaborative. Celle-ci centralise des documents et permet aux collaborateurs d’échanger des informations. "Nous n’avions pas d’outils et pas les bonnes méthodes pour gérer les transformations de façon efficace. Avec la plateforme de pilotage de transformation des projets, on y voit plus clair. On est en capacité de donner une feuille de route et une stratégie aux salariés, afin de faire le lien entre la trajectoire de l’entreprise et les projets qu’on développe", explique le directeur général. Le groupe Ségneré, qui a bouclé un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros en 2022, a l’ambition de poursuivre son développement et de s’ouvrir aux secteurs de la défense et de l’armement.
