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Le fabricant d’hexapodes Symétrie va bâtir une nouvelle usine
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Le fabricant d’hexapodes Symétrie va bâtir une nouvelle usine

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L’entreprise gardoise Symétrie vient d’acquérir un terrain de 8 000 mètres carrés à Bouillargues, près de Nîmes, et de lancer les études pour construire une nouvelle usine. L’opération, qui mobilisera 5 millions d’euros, vise à réunir ses deux sites de productions actuels en un seul.

Une salle blanche de Symétrie, producteur d'hexapodes basé à Nîmes — Photo : Symétrie

Après avoir étudié, en 2019, l’extension de son principal site de production d’hexapodes, à Nîmes, l’entreprise Symétrie (35 salariés, CA 2020 : 7 M€) a finalement choisi de construire une nouvelle usine, au vu de sa croissance actuelle. Après l’acquisition d’un foncier de 8 000 m² à Bouillargues (Gard), elle a sélectionné le cabinet toulousain Seuil Architecture, avec qui elle lance les études pour la construction du futur bâtiment, qui s’étendra sur 3 000 m². Après le dépôt de permis de construire prévu en mars 2021, le chantier va démarrer en fin d’année prochaine, pour une livraison attendue à la fin 2022. L’opération nécessitera un investissement total de 5 millions d’euros.

De nouveaux standards d’employeur

Pour Symétrie, la démarche vise donc à regrouper ses deux sites de production actuels (de 900 m² et 250 m²), situés dans le parc d’activités Georges Besse à Nîmes, en un seul. « Nous avons besoin d’un nouvel outil pour nous projeter dans les dix ans à venir. Nous disposerons, dans l’Actiparc de Bouillargues, d’un accès suffisant pour les camions. Nous aurons aussi plus d’espaces, pour installer la zone technique, nous équiper en salles blanches et en salle de métrologie pour pouvoir qualifier plusieurs projets en parallèle », énumère Olivier Lapierre, président de Symétrie.

De même, le bâtiment sera construit dans le cadre de l’appel à projets Nowatt lancé par la Région Occitanie, et qui soutient la réalisation de bâtiments industriels sobres en consommation d’énergie. Symétrie prévoit ainsi l’utilisation de plusieurs systèmes vertueux en termes de ressources énergétiques (géothermie, panneaux photovoltaïques, traitement de l’air et des eaux), mais aussi l’emploi de matériaux produits localement (paille pour l’isolation, structure bois). « C’est une volonté de nous inscrire dans une démarche de développement durable, mais aussi de travailler sur notre marque employeur. Nous prévoyons de passer de 35 à 50 salariés d’ici quatre ou cinq ans, et la dimension de la qualité de vie au travail sera déterminante pour attirer de jeunes talents », estime Olivier Lapierre.

Une nouvelle logique industrielle

Sur le plan technique, la nouvelle usine doit aussi permettre d’instaurer la standardisation de la production. En effet, les hexapodes – dont certains sont de grande ampleur -, sont des machines montées sur vérins, destinées à positionner dans l’espace des charges allant de quelques grammes à plusieurs tonnes, avec une précision de quelques microns. Embarquant une haute technologie, elles étaient quasiment fabriquées sur mesure jusqu’ici. « Nous avons installé, ces dernières années, un atelier de montage de produits en standard. Les tests s’avérant concluants, nous allons déployer le procédé à grande échelle, ce qui permettra aussi de produire à des tarifs plus accessibles. Nos hexapodes sont souvent utilisés par nos clients industriels en les intégrant à des phases de R & D ou des phases de test. Avec la standardisation, ils pourront être directement intégrés à des chaînes de fabrication. Symétrie va passer d’une logique de commandes unitaires à une logique de plusieurs produits ou de plans d’approvisionnement récurrents », poursuit Olivier Lapierre.

Les hexapodes connaissent une variété d’utilisations (bancs de test de pneus, recherche maritime, simulateurs de vol, positionnement d’antennes, télescopes terrestres et spatiaux, chirurgie orthopédique, etc.) mais le basculement vers la production standardisée devrait aussi permettre à Symétrie d’adresser de nouvelles typologies de clients. « Certains équipementiers automobiles, qui produisent des capteurs ou de l’optique pour les futurs véhicules autonomes, sont intéressés pour intégrer nos produits à leurs chaînes de montage », annonce Olivier Lapierre. Ce virage stratégique vise aussi la clientèle internationale, notamment les marchés chinois et américains, qui représentent déjà 20 % et 10 % de l’activité de Symétrie. « Vu la croissance de notre distribution à l’international, nous avons aussi besoin de produits standardisés, quasiment disponibles dans la semaine », précise Olivier Lapierre. De fait, Symétrie est en croissance de plus de 10 % par an à l’export depuis quatre ans. Pour la première fois en 2020, la part de l’export (60 % du chiffre d’affaires) vient de dépasser le marché national.

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