Créée il y a près de deux ans, Deepbloo (12 salariés, CA 2020 : NC) annonce une levée de fonds d’un million d’euros réussie pour moitié auprès du business angel Melies et de la société de capital-risque Ocseed, et pour l’autre moitié par effet levier auprès des banques et des institutionnels. La start-up montpelliéraine développe une technologie qui collecte les appels d’offres visant les professionnels de l’énergie, et les analyse par algorithme (traitement automatique du langage) pour identifier ceux qui correspondent aux critères de recherche de ses clients.
« Les appels d’offres sont des ensembles de données déstructurées en plusieurs langues, en plusieurs chiffres et tableaux, avec de nombreuses pièces jointes, etc. Nous récupérons ces données et notre algorithme les rend exploitables. Si l’un des appels d’offres présente une clause sur la rénovation de câbles électriques au Burundi par exemple, nous la signalons à l’utilisateur qui recherchait ce type de marché précisément », décrit le président de Deepbloo, Alexandre Guillemot.
Une connaissance fine du marché de l’énergie
Les appels d’offres sur lesquels travaillent Deepbloo sont émis par des centaines de sociétés de services opérant dans le secteur énergétique à travers le monde : gestionnaires de réseaux de transport d’énergie, agences d’électrification rurale, bailleurs de fonds internationaux, etc. En face, la start-up réunit, à la façon d’un réseau social, une communauté de professionnels (fabricants, installateurs, prestataires de service, etc.) qui peuvent signaler quels segments de marché les intéressent, et dans quelle zone géographique.
« Nous nous démarquons des entreprises généralistes et multisectorielles qui agrègent les appels d’offres venus de tous horizons car, d’une part, le secteur des énergies renouvelables concerne des métiers spécifiques, et, d’autre part, Deepbloo connaît les imbrications de ces métiers et peut aller plus en profondeur dans l’analyse », poursuit Alexandre Guillemot.
Un rapide décollage à l’international
En 2020, Deepbloo a été sélectionnée par le dispositif d’incubation et d’accélération Sparx, créé et géré par le groupe pétrolier Schlumberger, pour un programme d’accompagnement de près d’un an. « Cette collaboration nous a permis de travailler avec le département Intelligence Artificielle de Schlumberger », résume Alexandre Guillemot. Deepbloo veut désormais financer son propre département R&D autour de l’IA grâce à cette levée de fonds : « Nous avons déjà des clients sur ce premier produit mais nous comptons aller bien plus loin dans l’analyse de données et le matchmaking (mise en relation, NDLR) », précise le startupper.
D’autre part, Deepbloo veut aussi financer son développement interne. L’entreprise compte une douzaine de collaborateurs, répartis entre Montpellier et Bordeaux. Elle veut structurer rapidement un réseau commercial et marketing d’emblée tourné vers l’export : « Nos utilisateurs sont souvent des entreprises internationales, car le secteur de l’énergie est un marché de taille mondiale », conclut Alexandre Guillemot.
