Le président de Wiseed, Nicolas Sérès, avait évoqué le projet dès le printemps 2020 dans les colonnes du Journal des Entreprises : la plateforme toulousaine de financement participatif (35 salariés, CA 2019 : 4,9 M€) renforce son offre sur les projets à impact avec le lancement de Wiseed Transitions, filiale dédiée à la transition énergétique. Le choix de créer une structure spécifique, pourvue de trois développeurs et d’un responsable d’investissement, s’inspire du modèle adopté depuis 2014 sur l’immobilier : Wiseed est aujourd’hui leader sur ce segment du crowdfunding. "Pour proposer des produits de qualité, il y a un besoin de spécialiser les équipes avec des experts capables de sourcer les dossiers et de les qualifier", pointe Nicolas Sérès. La direction de Wiseed Transitions a été confiée à Jean-Marc Clerc, qui revendique une expérience de six ans dans le secteur du photovoltaïque et du solaire thermique.
Doubler la collecte chaque année
La plateforme vise quatre grands domaines de la transition énergétique : l’efficacité énergétique, l’éolien et les énergies marines renouvelables, la mobilité décarbonée, et les projets de biomasse (méthanisation). L’objectif est de lever 100 millions d’euros à horizon 2024, avec un doublement de la collecte chaque année. À titre de comparaison, Wiseed a financé 610 projets depuis sa création en 2008, pour un montant total de 260 millions d’euros. La filiale Transitions sélectionnera les dossiers mais c’est sa maison-mère qui décidera de la soumettre ou non à sa communauté d’investisseurs particuliers (19 100 comptes actifs).
Un marché concurrencé
Récemment devenue entreprise à mission, Wiseed indique avoir déjà financé 76 projets sur la transition énergétique ces dernières années, pour un total de collecte de 25 millions d’euros. Le fonctionnement de la plateforme, où les investisseurs dialoguent avec les porteurs de projet sur leur modèle économique et leurs perspectives, constitue selon Nicolas Sérès un avantage sur un marché des énergies renouvelables de plus en plus travaillé par les acteurs institutionnels : "Nous n’avons peut-être pas les mêmes volumétries que certains fonds, mais notre plateforme est aussi un outil médiatique grâce auquel les entreprises peuvent s’exposer à leurs futurs utilisateurs." Le président de la plateforme estime les rentabilités entre 4 et 7 % pour les projets portés en dettes, et au-delà de 10 % pour les financements en actions.
