CopSonic veut démocratiser le paiement par ultrasons
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CopSonic veut démocratiser le paiement par ultrasons

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A Montauban (Tarn-et-Garonne), CopSonic fait partie des cinq entreprises dans le monde à développer une technologie de communication des appareils électroniques par ultrasons. La société vient d'intégrer huit accélérateurs pour développer l'application commerciale de son produit dans le paiement par téléphone et prévoit de lever 3 millions d'euros au premier trimestre 2019.

Selon Emmanuel Ruiz (à droite), président de la société CopSonic, le paiement sécurisé représentera bientôt 30 % des activités de l'entreprise — Photo : CopSonic

Depuis son manoir au cœur du Tarn-et-Garonne, CopSonic (30 collaborateurs, dont 12 à Montauban ; CA 2017 : 512 000 €) imagine la connectivité de demain, en faisant communiquer ordinateurs, smartphones et tablettes grâce aux ultrasons. Créée en 2013, l'entreprise est l'une des cinq dans le monde à utiliser les ondes acoustiques pour transmettre de l'information entre haut-parleur et microphone d'appareils électroniques. Ce qu'aimeraient ses dirigeants, c'est notamment appliquer cette technologie au paiement par téléphone. L'entreprise vient pour cela d'intégrer huit accélérateurs européens spécialisés dans la cybersécurité.

« Nous avions candidaté à plusieurs structures mais ne pensions pas être acceptés partout !, s'étonne Emmanuel Ruiz, président et fondateur de CopSonic. C'est une réelle opportunité pour booster notre axe de paiement sécurisé. » Les programmes des accélérateurs weXelerate, Shake'Up de la société Wavestone ou encore Protechting 3.0 Startup de Fosun s'étalent sur 4 à 18 mois. L'accélérateur de start-up de l'agence de communication parisienne Epoka va quant à lui accompagner CopSonic sur les aspects business et levées de fonds.

Remplacer Bluetooth, NFC et QR Code

CopSonic a démarré par le job étudiant d'Emmanuel Ruiz. DJ au bar Puerto Habana à Toulouse, il développe le premier logiciel permettant de "scratcher" (modifier manuellement la vitesse de lecture d'un disque vinyle) des fichiers MP3. En 1997, il crée GMixon pour commercialiser sa solution qui équipe aujourd'hui les consoles de mixage de la marque Hercules. « Il y a six ans, en travaillant sur un effet spécial, nous nous sommes aperçus que nous étions capables de transmettre de l'information via un fichier audio, c'est-à-dire des ondes acoustiques, raconte le fondateur de CopSonic. Nous avons alors créé un nouveau canal de communication, breveté aujourd'hui, qui permet de remplacer les technologies Bluetooth, NFC et QR Code. »

Avec les ultrasons, pas besoin de viser un cryptogramme QR Code, ni d'avoir d'appareils électroniques équipés des technologies Bluetooth et NFC. Il suffit d'un haut-parleur et d'un microphone. Aujourd'hui, CopSonic compte 40 clients dont Orange, la SNCF, STMicroelectronics ou la RATP.

Deux levées de fonds pour recruter

« L'échange des données par ultrasons est comme un QR Code invisible, très sûr. Voilà pourquoi nous attaquons le marché du paiement, confie Emmanuel Ruiz. Sur les 2,5 milliards de smartphones en circulation dans le monde, la moitié seulement est équipée de Bluetooth ou NFC. Grâce aux ondes acoustiques, tout le monde pourra payer avec son téléphone. »

Selon le dirigeant, le paiement sécurisé représentera bientôt 30 % des activités de CopSonic. Afin d'y parvenir, la société lève, en novembre, 600 000 euros sur la plateforme Wiseed pour mieux structurer ses équipes. Par la suite, son ambition est de récolter 3 M€ début 2019, pour recruter une dizaine de personnes, dont une majorité de commerciaux. Un métier qui manque aujourd'hui dans une équipe principalement constituée d'ingénieurs. En attendant, en 2018, CopSonic prévoit de réaliser entre 700 000 euros et 1 M€ de CA.

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