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Capgemini : "Nous recrutons 1 200 personnes à Toulouse cette année"
Interview Toulouse # Informatique # Ressources humaines

Arnaud Demesse Executive VP et managing director applications service France "Nous recrutons 1 200 personnes à Toulouse cette année"

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Leader mondial des services numériques, le groupe Capgemini (350 000 salariés dans le monde) poursuit en 2023 le renforcement de ses effectifs à Toulouse, son deuxième site le plus important en France. Explications d'Arnaud Demesse, responsable de Capgemini à Toulouse.

Arnaud Demesse, membre du comité de direction de Capgemini France, dirige le site toulousain de la première ESN de l'Hexagone — Photo : DR

Que pèse le site toulousain dans le groupe Capgemini ?

Avec 7 000 salariés environ (sur les 39 000 employés en France, NDLR), Toulouse est le deuxième site le plus important de Capgemini en France. Il accueille l'ensemble de nos métiers (développement applicatif, cloud, infrastructures, cybersécurité, digital et data, intelligence artificielle, conseil stratégique...). Nous nous répartissons sur sept bâtiments et sommes présents dans les différents pôles de compétitivité. L'aéronautique et le spatial concentrent la majorité de nos activités. Néanmoins, si le marché local prédomine dans les politiques industrielles que nous menons sur nos différents sites, nous nous diversifions également, et l'actualité de 2020 nous a montré que nous faisons bien de le faire. A Toulouse, cette diversification concerne 30% de notre activité. Elle s'opère essentiellement dans les transports et les services publics. Nous avons également sur place des plateaux projets qui travaillent pour des clients qui ne se trouvent pas forcément à Toulouse.

Quelles sont vos perspectives de croissance cette année ?

2022 a été une année de croissance exceptionnelle dans le monde de l'informatique et de la technologie. Nous assistons vraiment à une révolution du numérique. L'économie digitale prend de plus en plus de place chez nos clients qui sont d'ailleurs eux-mêmes de plus en plus des sociétés technologiques. La différenciation, la compétitivité, la capacité à innover sont des sujets qui passent par les technologies et pour lesquels nos clients ont investi de manière importante l'année dernière. 2023 sera probablement un peu plus incertaine mais elle restera une année de croissance. Nous avons d'ailleurs un plan de recrutement ambitieux, équivalent à celui de l'année dernière. Nous recrutons 1 200 personnes à Toulouse.

Ces recrutements seront-ils des créations de poste ?

Oui, principalement des créations de poste. Nous sommes en croissance, nous avons de plus en plus de projets et nous avons besoin de compétences pour les concevoir et les développer. Dans notre industrie, le taux d'attrition (diminution ou perte d'une quantité mesurable de personnes sur un ensemble donné et une période délimitée, NDLR) se situe autour de 12 à 13 %, ce qui est naturel. Et chez Capgemini, nous n'avons pas constaté une fuite des cerveaux. Nous recrutons des diplômés d'écoles d'ingénieurs et de master 1 et master 2, quels que soient les sujets de technologies. Des développeurs, des ingénieurs de bureau d'étude, des ingénieurs en mécanique, en soufflerie… Nous avons aussi accéléré le recrutement de bac +3 que nous accompagnons en interne jusqu'à l'obtention d'un bac +5. Il est un devoir pour la première société de services du numérique en France de jouer son rôle d'inclusion. Depuis près de deux ans, nous avons aussi passé à l'échelle une nouvelle manière de recruter.

C'est-à-dire ?

Nous accueillons chaque année plusieurs centaines de collaborateurs issus de la reconversion. Ces personnes viennent d'horizons différents et elles nous apportent énormément. Je pense par exemple à une ancienne infirmière arrivée dans nos équipes, qui voulait apprendre à développer. Elle a apporté au projet sur lequel elle travaillait une sérénité incroyable. Quand vous vous occupez de personnes gravement malades, vous êtes habitué à gérer un stress qui n'a rien à voir avec celui d'un projet informatique.

La capacité d'accueil de vos locaux à Toulouse est-elle suffisante pour absorber ces recrutements massifs ?

Nous adaptons nos locaux en fonction des besoins, selon des plans de croissance que nous établissons à 5 ans, à 3 ans et à 1 an. Fin 2020, nous avons mis en place un avenant sur le télétravail qui offre une grande flexibilité à nos collaborateurs. 95% d'entre eux l'ont signé. Cette flexibilité est plébiscitée par les jeunes que nous embauchons et elle est un argument pour recruter, même si les collaborateurs qui nous rejoignent le font surtout pour les gros projets que nous sommes capables de leur proposer. Nous demandons à nos collaborateurs de venir en présentiel au minimum quatre jours par mois afin de ne pas perdre le lien mais, pour le reste, ils s'organisent comme ils le souhaitent. De ce fait, aujourd'hui, nos locaux sont temporairement surdimensionnés.

Comment gérez-vous alors ce surdimensionnement ?

Dans le contexte actuel où l'énergie est une denrée précieuse et rare, nous optimisons la gestion des bâtiments, en fermant des étages par exemple, pour réguler les consommations de manière intelligente et ne pas faire de dépenses inutiles. Mais il faut savoir que nous travaillons aussi sur des projets sécurisés, avec des réseaux directement connectés aux infrastructures de nos clients, qui nécessitent la présence sur site de nos collaborateurs. Et puis nos locaux représentent une partie importante de la manière dont nous concevons le travail en équipe. Nous considérons que la flexibilité est aujourd'hui un élément clé, mais pas le zéro présence.

Quels sont les projets phare auxquels Capgemini travaille depuis Toulouse ?

Nous accompagnons Airbus dans toute sa transformation cloud. Cet énorme projet est d'autant plus intéressant qu'il est l'un des premiers dans lequel nous avons des engagements de durabilité, autour du "green". Nous travaillons aussi pour Airbus à la refonte de tous leurs postes de travail à l'échelle mondiale. Nous collaborons également avec le CNES et l'Agence spatiale européenne. Par exemple sur des projets innovants de cartographie des forêts, pour étudier la façon dont le carbone se positionne. Nous analysons aussi des tricarbones depuis l'espace, de manière à mieux comprendre comment les effets de serre se déplacent et à évaluer leurs impacts sur l'environnement. Nous accompagnons enfin des start-up, comme Ascendance Flight Technologies en ce moment.

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