« Une remontée brutale des taux, pas souhaitable »
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« Une remontée brutale des taux, pas souhaitable »

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Trois questions à Joël Chassard, directeur général Caisse d'épargne Normandie.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Comment la politique de taux bas qui s'est poursuivie en 2016 a-t-elle affecté les résultats de la caisse régionale ?

Joël Chassard : En 2016 nous avons vécu un contexte particulier de taux historiquement bas. Le premier impact sur nos résultats, c'est la renégociation des crédits par laquelle les banques ont redistribué du pouvoir d'achat aux emprunteurs. C'est le jeu de la concurrence, le tout dans un marché français assez particulier où les règles sont plus contraignantes pour les banques qu'en Allemagne, par exemple, où l'on ne peut pas renégocier avant cinq ans sur les taux fixes. La difficulté pour nous, c'est que nous ne pouvons pas faire la même chose sur les marchés ! Au final, cela a pesé lourdement sur nos résultats en 2016 puisque nous avons redistribué au total près de 90 millions d'euros.

Ce même phénomène vous a-t-il permis de gagner de nouveaux clients, et donc des parts de marché ?

J.C. : Le gain de clients est en effet assez net. Nous avons gagné entre 2015 et 2016 un point de parts de marché, grâce notamment à l'immobilier.

Dans ce contexte de taux bas, comment une banque régionale peut-elle envisager son avenir ?

J.C. : On a, semble-t-il, enclenché une légère remontée des taux... Mais pour l'économie, comme pour les banques, une remontée brutale ne serait pas souhaitable ! D'une manière générale, on a bénéficié sur le territoire normand du retrait de certains concurrents. Et dans le même temps, nous avons fait le maximum pour maîtriser nos charges tout en continuant d'investir dans nos agences, car nous pensons que le contact avec un chargé de clientèle reste une attente de nos clients, notamment sur des opérations complexes.

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