Vous êtes devenu récemment le nouveau président d'Entreprendre Seine Estuaire au Havre. Quel est votre parcours au sein de ce réseau ?
Je suis le produit d'un parcours complet au sein du réseau Entreprendre. J'ai d'abord été lauréat en 2004, lors de la création de mon entreprise D2FC (robinetterie industrielle, Ndlr), avec deux associés. J'ai bénéficié de l'accompagnement du réseau et d'un prêt d'honneur. Je suis ensuite devenu membre, puis administrateur et enfin président d'Entreprendre Seine Estuaire en avril dernier.
Pourquoi cet engagement ?
J'ai fortement adhéré aux valeurs d'Entreprendre. C'est d'abord la reconnaissance de la personne qui créée ou qui reprend une entreprise. Ensuite, il y a une réciprocité. Celui qui a trouvé une aide grâce au réseau est le bienvenu pour aider à son tour les nouveaux créateurs. Enfin, la gratuité de l'action est une autre valeur fondamentale. Les membres apportent une cotisation et les chefs d'entreprises donnent du temps bénévolement pour accompagner les lauréats.
Le réseau du Havre fête ses vingt ans. Quel est son bilan ?
Le réseau Entreprendre existe depuis 1986, suite à sa création par André Mulliez à Lille. Son idée était que pour créer des emplois il faut créer des entreprises. En 1995, Le Havre a été l'une des premières villes à s'intégrer au réseau Entreprendre. Depuis, 160 entrepreneurs ont bénéficié de l'accompagnement et du soutien financier de l'association. 1.500 emplois ont pu être créés ou sauvegardés avec le soutien actif de l'association. Et, plus de 2,8 millions d'euros de prêts ont permis aux lauréats de démarrer leur activité. Car, grâce à ces prêts et ce soutien du réseau, les chefs d'entreprises trouvent plus facilement un écho auprès des banques. Globalement, pour un euro de prêt d'honneur, 13 euros sont déclenchés en prêts classiques. Le réseau permet donc un fort effet de levier, grâce à une démarche professionnelle qui crédibilise les lauréats auprès des financeurs.
Y a-t-il toujours autant de candidats dans le réseau ?
Globalement, les dernières années ont été moins fertiles en projets, c'est vrai. C'est un résultat à mettre en lien avec la crise qui a entraîné une chute du réservoir de créations. Ainsi, les années 2012 et 2013 ont amené de faibles résultats avec seulement cinq lauréats. Si les projets sont aujourd'hui moins nombreux, on note une reprise depuis 2014 et notre rendez-vous annuel des lauréats va tout de même fêter dix lauréats pour sept entreprises. 2016 semble bien se présenter avec déjà plusieurs projets en cours et des dossiers intéressants.
Quels sont les atouts du réseau pour l'avenir ?
Le réseau compte une centaine d'associations locales réunies au sein de la fédération nationale. Cette dernière fait un travail considérable de professionnalisation. Nous disposons même d'une formation pour les accompagnants. Un accompagnement qui dure deux ans avec chaque mois une réunion avec les lauréats de la promotion pour échanger, transmettre les bonnes pratiques. De plus, les réseaux Entreprendre viennent de lancer le programme « Croissance ». Un accompagnement financier et un accompagnement encore plus structuré pour les entreprises qui ont été lauréates et qui se développent. Les prêts peuvent aller jusqu'à 300.000 euros et sont réalisés en partenariat avec Bpifrance. Des fonds d'investissements peuvent ensuite venir s'ajouter. Une démarche récente très positive et pertinente pour laquelle notre territoire compte déjà un bénéficiaire mais dont je ne peux encore dévoiler le nom, son projet étant en phase d'adoption.
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