La coopérative Cap Seine anticipe une année de repli
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La coopérative Cap Seine anticipe une année de repli

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Le groupe coopératif normand Cap Seine affiche des résultats très satisfaisants sur l'exercice 2015/2016, mais se prépare déjà à un retournement de grande ampleur pour l'année à venir.

— Photo : Le Journal des Entreprises

« Du jamais vu de mémoire d'agriculteur depuis 50 ans ! ». Après une campagne 2015/2016 record, les céréaliers adhérents de la coopérative Cap Seine se préparent déjà à un repli, lui aussi historique, dans les mois qui viennent. Paradoxe: Jean-Charles Deschamps (président) et Patrick Asp (Dg) ont présenté l 8 décembre à leurs quelques 3 700 adhérents du groupe un chiffre d'affaires sur l'exercice clos fin juin en progression de +7% à 932 millions d'euros, assorti d'un résultat net de 11,4 millions d'euros presque deux fois supérieur à celui de l'exercice précédent.

Des récoltes en progression de +10% sur un an

Du côté des céréales, la collecte frise les 2 millions de tonnes, en progression de +10% sur un an. Et sur la filière légume, Cap Seine voit se profiler les premiers effets bénéfiques de la réorientation de sa stratégie commerciale, avec notamment une bonne performance de sa filiale Pom'Alliance sur un marché qui s'est fortement redressé. Seule ombre au tableau, le cas de Lunor, autre filiale de Cap Seine, qui affiche un déficit de l'ordre de 2,2 millions d'euros, mais dont le redressement pourrait intervenir dès l'exercice 2016/2017, espère Patrick Asp.

6,1 millions d'euros restitués aux adhérents

Malgré ces bons résultats d'ensemble, l'heure n'est pas au satisfecit. En septembre 2016, Cap Seine présentait des mesures exceptionnelles pour venir en aide à des agriculteurs déjà touchés par un début de campagne catastrophique, tant sur le plan de la quantité que de la qualité. Des aides rendues possibles grâce, expliquent les dirigeants de la coopérative, « à une gestion saine et sérieuse depuis plusieurs années » et à un résultat net record de près de 12 millions d'euros dont 6,1 millions d'euros vont être restitués aux adhérents. « Une mesure exceptionnelle », justifie Jean-Charles Deschamps, « qui répond à une problématique de besoins de trésorerie chez beaucoup de nos adhérents ». En cette fin d'année 2016, Patrick Asp estime à près de 300 les exploitations en grandes difficultés.

Vers une coopérative connectée

Pour mieux répondre aux divers aléas, notamment climatiques, qui jalonnent la vie de ses adhérents, le groupe coopératif confirme également sa volonté d'intensifier sa transition « d'une agriculture de précision à la coopérative connectée ». Un vocable qui renvoi vers l'utilisation de plus en plus intensive des nouvelles technologies dans l'agriculture: drones, satellites, etc... et plus encore de l'exploitation des données qui en résulte. « L'exploitation des données doit permettre en amont d'identifier les problématiques, d'agir et corriger avant que les problèmes ne surviennent réellement », explique Patrick Asp qui prône le passage un "un modèle prédictif" de gestion des risques.

Le groupe Cap Seine est d'ailleurs partie prenante du programme "be Api", pour agriculture de précision innovante, qui regroupe plus d'une trentaine de coopératives en France dont le leader national In Vivo à l'origine de la création de la société be Api avec Cap Seine. « Prenons nous en main pour rester maîtres de nos destins », résume Jean-Charles Deschamps.

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