À peine assis dans le fauteuil de président du directoire du Grand Port Maritime de Rouen (GPMR) -il a été nommé le 12 janvier dernier- Nicolas Occis a dû endosser le costume de président d'Haropa, le GIE portuaire réunissant les ports de Paris, Rouen et Le Havre, pour défendre le bilan 2014 cumulé des ports de l'Axe Seine. Un bilan contrasté marqué tout autant par la forte progression du trafic conteneurisé (+5 %) que par le recul des céréales, malgré tout au-dessus de la moyenne des dix dernières années.
L'activité conteneurs en progression de +5 %
S'agissant des conteneurs, trafic clé pour le port du Havre, notamment, « on est en passe d'effacer définitivement la crise et le point bas de 2008 », avance le directeur général délégué d'Haropa Antoine Barbain. Le nombre d'EVP manutentionnés sur les terminaux d'Haropa progresse de +2,3 % à 2.648 EVP (équivalent vingt pieds). Soit près de 27 millions de tonnes (+4,9 %) enregistrées pour l'année 2014. Une progression due à « des gains de parts de marchés récupérées sur d'autres destinations », explique le directeur commercial d'Haropa Hervé Cornède. « Nous sommes en croissance sur le Range Nord par rapport à nos principaux concurrents qui ont le marché Allemand derrière eux » ! Pas étonnant, se félicite-t-il : « nous avons une des meilleures offres maritimes que l'on n'ai jamais eu, que ce soit en termes de transit time, de services ou de touchées portuaires ». Autant d'indicateurs de performances qui sont scrutés par les clients de ports. Du coup, en parts de marchés sur le Range Nord, Haropa se situe toujours devant Zeebrugge (Belgique) à 6,41 % ; mais plus important peut-être, il est le seul ensemble portuaire avec Hambourg (23,48 %) à progresser sur les trois dernières années.
« Excellente performance sur les céréales »
Autre point de satisfaction, les céréales qui transitent via le port de Rouen. Avec 7,3 millions de tonnes, Haropa réalise « une excellente performance », estime son directeur stratégique Olivier Ferrand. « Nous sommes 700.000 tonnes au-dessus de la moyenne des dix dernières années. Le recul affiché (-1,4 %) n'entame donc pas le moral des troupes. « Globalement, les volumes des récoltes sont en croissance, mais la qualité (notamment pour les blés) est en baisse ». Un optimisme de rigueur porté par une première partie de campagne 2014/2015 (les campagnes démarrent en juillet) prometteuse ; « même si nous n'avons pas de visibilité sur la seconde partie », prévient Olivier Ferrand. Néanmoins, la baisse de l'Euro couplée aux restrictions à l'export des céréales provenant de Russie sur les six prochains mois semblent plutôt des signes encourageants pour les exportations céréalières Normandes ! À ce jour, le Maghreb reste le premier importateur de céréales depuis Rouen (62 % des flux). Viennent ensuite la Chine, l'Espagne et toujours l'Égypte. L'enjeu désormais passe par la captation de nouveaux marchés « qu'il faudra aller chercher plus loin dans notre hinterland grâce au développement des modes massifiés, et notamment le ferroviaire », explique Olivier Ferrand. Au détriment des ports de Marseille ou de La Rochelle ? « Nous sommes dans une démarche compétitive et nous devons nous positionner comme le meilleur port de sortie pour les céréales ». Quand à la question du canal Seine Nord Europe, longtemps honni par les portuaires Normands, son impact serait selon la dernière étude en date de l'ordre de « +300.000 tonnes » !
Un nouveau silo pour Beuzelin à Roue
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Autre bonne nouvelle, le projet (24 M€) du groupe Beuzelin de construire à Rouen un nouveau silo de 42.000 tonnes de capacités qui devrait entraîner mécaniquement une hausse du trafic céréalier annuel de l'ordre d'un demi million de tonnes, confirme Olivier Ferrand. « Le permis de construire a été accepté, l'enquête publique est clôturée et le groupe est aujourd'hui en attente de l'autorisation d'exploitation ». Le silo pourrait être opérationnel en 2017 au plus tôt.
Guillaume Ducable
portuaire L'alliance des trois ports de l'Axe Seine, Paris-Rouen-Le Havre, enregistre pour 2014 une hausse du trafic conteneurs de près de 5 %.
Les céréales résistent bien grâce à un bon démarrage de la campagne 2014/2015.
