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Agrial affiche sa solidité malgré la crise
Caen # Agroalimentaire

Agrial affiche sa solidité malgré la crise

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Le groupe coopératif Agrial poursuit son développement avec un chiffre d’affaires de 6,1 milliards d’euros en 2019, en hausse de 4,3 %. Affecté de manière « supportable » par la crise du coronavirus, le groupe a néanmoins choisi de diminuer ses investissements pour 2020.

La branche Lait progresse notamment grâce à une bonne performance de l’ultra-frais — Photo : © Agrial

En 2019, le groupe coopératif agroalimentaire Agrial (22 000 salariés ; 12 500 agriculteurs-adhérents), dont le siège est basé à Caen, affiche une progression de son chiffre de 4,3 % pour atteindre les 6,1 milliards d’euros, contre 5,8 milliards l’année précédente. Plus du tiers du chiffre d’affaires du groupe (27 %) est enregistré à l’international dans des pays principalement européens, avec en tête, 21 % des exportations en direction de l’Espagne. « Globalement, la maison est solide », reconnaît le président Arnaud Degoulet qui tempère : « Même si l’équilibre que nous apporte notre modèle multispécialiste nous rend plus résilients, nous devrons poursuivre nos efforts car l’impact de cette crise sera durable et de nombreux défis restent devant nous. » L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) du Groupe s’élève à 226 millions d’euros, en augmentation de 6,1 %. Une performance qui a permis de voter un retour aux adhérents de 12 millions d’euros lors de l’assemblée générale du groupe au début du mois de juin.

Arnaud Degoulet, PDG d'Agrial — Photo : © Philippe Delval

Les branches du groupe poursuivent leur progression

Les cinq branches du groupe affichent des résultats satisfaisants, voire en nette progression dans les divers secteurs d’activité. C’est le cas de la branche Lait (41 % du CA, soit 2,5 Md€) qui progresse notamment grâce à une bonne performance de l’ultra-frais et un marché porteur. La branche Légumes et fruits frais (41 % du CA également) réalise une année « satisfaisante » tandis que la branche viande (8 % du CA) réalise 365 millions d’euros de chiffre d’affaires, portée par les acquisitions des sociétés La Bresse (Ain) et Sibert (Rhône) fin 2019 et le développement des produits de boucherie et de charcuterie premium. « Dans le cadre du plan Horizon 2025, nous avons choisi de concentrer notre développement sur le marché des fruits et légumes de la 4e gamme (en sachets) autour de quatre pays prioritaires : la France, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne », confirme Ludovic Spiers, directeur général d'Agrial.

« Nous devrons poursuivre nos efforts car l’impact de cette crise sera durable et de nombreux défis restent devant nous. »

La branche agricole (21 % du CA) reste stable et termine l’année avec 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. « La canicule, suivie d’une pluviométrie extraordinaire ont de nouveau impacté la performance des exploitations agricoles en 2019. Si la moisson d’été a été très satisfaisante en quantité et qualité, l’automne a en revanche été beaucoup plus compliqué », précise le directeur général.

Alors que la branche boissons (365 M€ de CA) a vu sa rentabilité se rétracter sur les marchés français et américains, l’intégration d’Aston Manor, premier cidrier du Royaume-Uni en 2018, a permis de donner un coup de fouet à l’activité et à valoriser plus de 25 000 tonnes de pommes des adhérents, soit plus de 20 % de la collecte 2019.

Des investissements reportés sur 2021

Si la crise du Covid-19 a touché le groupe coopératif, l’impact a été « supportable » selon le directeur général : « seulement » 7 % de baisse du chiffre d’affaires pendant le confinement et 20 % de baisse de performance, liée à la baisse d’activité et aux surcoûts industriels et logistiques (achats de masques, produits barrière…) « Nous avons la double chance d’être dans un secteur agroalimentaire qui a pu continuer à travailler et les produits transformés par Agrial ont été consommés pendant le confinement et la période de déconfinement ». Néanmoins, la fermeture des restaurants en France et dans le monde, a occasionné des baisses importantes de consommation (-35 %). A contrario, la vente en grandes et moyennes surfaces a vu son activité exploser (+ 7 % en France et + 5 % hors France) : « La difficulté était de fournir les quantités demandées en ultra-frais, légumes et viandes. Nous avons été contraints de recentrer et de simplifier l’offre avec la grande distribution pour pouvoir multiplier les volumes ». Les ventes aux industriels et à l’export ont diminué de 10 %, gênées par les mesures prises aux frontières et par l’arrêt des transports aériens. Pour amortir les effets négatifs de la crise et ne pas handicaper les résultats 2020, le groupe a choisi de diminuer son plan d’investissement de 25 % à 30 % et de les reporter sur 2021.

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