Lille
Recrutement : « Les entreprises ne sont pas capables d'aller chercher des candidats »
Lille # Informatique # Ressources humaines

Recrutement : « Les entreprises ne sont pas capables d'aller chercher des candidats »

S'abonner

Damien Cavaillès a fondé en 2015, avec son associé Vincent Cotro, la start-up lilloise WeLoveDevs, qui vient de lever 500 000 euros. Leur idée ? Innover dans la manière de recruter des développeurs, pour faire face à un marché tendu.

— Photo : WeLoveDevs

Le Journal des Entreprises : Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser aux problématiques de recrutement ?

Damien Cavaillès : Mon associé et moi ne sommes pas recruteurs de formation, mais développeurs informatiques. C’est ce qui nous permet d’envisager les choses avec plus d’ouverture et de proposer une approche à contre-pied pour le recrutement de nos pairs, avec la plateforme WeLoveDevs.

Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que le recrutement a évolué ces dix dernières années. Mettre une annonce sur l’Apec, ça fonctionne quand il y a beaucoup de chômage et donc des personnes disponibles. Dans certains secteurs, il faut aller chercher les candidats et ça, les entreprises ne savent pas forcément le faire. Nous voulions leur proposer une solution moins chère que le recours au cabinet de recrutement, qui revient à 10 000 euros environ, et plus efficace qu’une simple annonce, tout en étant dans le même ordre de prix.

« 70 % des développeurs ne sont pas heureux dans leur emploi... mais moins d’un sur 30 répond à une sollicitation d'entreprise. »

Notre plateforme met en relation des développeurs, qui s’inscrivent gratuitement, et des entreprises qui peuvent s’abonner pour 349 euros par mois ou pour 89 euros, dans le cas des start-up. Pour construire cette solution, nous avons discuté avec des recruteurs pendant deux ans, afin de bien comprendre les tendances dans ce domaine. L'un de nos business angels est d’ailleurs Hervé Van Rijn, dirigeant de RH Performances.

Comment fonctionne la plateforme WeLoveDevs ?

D. C. : Le principe est de rapprocher des développeurs et des entreprises intéressantes, mais qui ont peu de visibilité. Il faut savoir que 70 % des développeurs ne sont pas heureux dans leur emploi. Pourtant, moins d’un développeur sur 30 répond à une sollicitation… Ils n’ont pas forcément envie d’un échange dès le départ, car lorsqu’on entre dans un processus de recrutement, on se sent jugé. La plateforme permet aux développeurs d’exposer, de manière anonyme, ce qu’ils ont envie de faire, dans quel type d’entreprise ils aimeraient travailler, etc.

De leur côté, les entreprises qui correspondent à ces critères peuvent démarrer une conversation avec eux, puis proposer un rendez-vous. Nous comptons pour le moment près de 1 000 entreprises membres partout en France, dont 80 % sont des start-up et PME, et près de 5 000 développeurs. Nous aimerions atteindre 10 000 visiteurs par mois et 1 000 mises en relation d’ici la fin de l’année.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

D. C. : Nous venons de lever 500 000 € pour asseoir notre notoriété et devenir une référence dans notre domaine. En termes de taille, notre objectif est d’atteindre dans trois ans un chiffre d’affaires d’1 M€ avec une vingtaine de salariés. Cette enveloppe va aussi nous permettre de développer un service de production de contenu pour la marque employeur des entreprises. Nous voulons également nous développer à l’international : la plateforme a un potentiel auprès des entreprises étrangères puisqu’un développeur sur trois met dans sa liste de souhaits une ville en dehors de la France. Enfin, il n’est pas exclu que l’on s’élargisse à d’autres métiers du numérique pour lesquels le recrutement est tendu.

Lille # Informatique # Ressources humaines