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Minafin : « Nous pouvons croître sans nous poser de questions »
Interview Dunkerque # Chimie # Investissement

Frédéric Gauchet fondateur et dirigeant du groupe Minafin Minafin : « Nous pouvons croître sans nous poser de questions »

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Frédéric Gauchet est le fondateur du groupe de chimie fine Minafin (CA : 184 M€), basé à Louvain-la-Neuve (Belgique), qui comprend 6 sites de production dans le monde, dont deux dans les Hauts-de-France. Il revient sur l’investissement de 14,5 millions d'euros à Dunkerque et annonce qu’une prochaine acquisition est en cours.

— Photo : Minafin

Vous avez annoncé récemment un investissement de 14,5 millions d'euros à Dunkerque. Quel est l’objectif ?

Frédéric Gauchet : Minafin investit chaque année plus de 10 % de son chiffre d’affaires dans ses 6 sites de production. Cette année, cela représentera au total près de 20 M€ et cette opération à 14,5 M€ sera l’investissement le plus important en 2018. Nous voulons développer notre capacité de production sur le site Minakem de Dunkerque, en y ajoutant un ensemble d’équipements. Minakem produit près de 200 tonnes de principes actifs par an, pour le secteur de la chimie fine. La moitié de cette production est destinée à un industriel voisin, AstraZeneca, pour ses antiulcéreux et antiasthmatiques.

Cet investissement va permettre d’atteindre les 250 tonnes sur ce site, qui est le plus important du groupe en termes d’effectifs. Nous y fabriquons toutes nos grandes séries, surtout des produits commerciaux. Les petites séries sont faites sur notre site de Beuvry-la-Forêt (NDLR : près de Valenciennes), qui est le plus ancien du groupe et notre vaisseau amiral aussi, avec un important savoir-faire en recherche.

Qu’est-ce qui va porter le développement du groupe Minafin ces prochaines années ?

F. G : Minafin a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 184 M€. Nous sommes un groupe très international : plus de la moitié du CA consolidé est faite avec des clients aux États-Unis, où se trouvent les majors de la pharmacie. Mais nous travaillons aussi avec AstraZeneca, un groupe anglo-suédois, et nous avons également des clients en Europe et en Asie. Le marché de la chimie fine représente entre 200 et 400 Md€. La fourchette est large mais il y a tellement d’applications différentes… En tout cas, cela nous offre une capacité à croître sans nous poser de questions…

La chimie fine trouve ses débouchés pour moitié dans la pharmacie et pour l’autre moitié dans d’autres applications comme les cosmétiques, la chimie verte, etc. Quand j’ai fondé le groupe en 2004, nous réalisions 100 % de notre CA avec la pharmacie. Aujourd’hui ce domaine ne représente plus que 60 %, contre 40 % pour les autres applications, dont la cosmétique. L’idéal serait d’être à 50/50 et nous allons y arriver peu à peu. L’acquisition d’un autre site est aussi à l’ordre du jour, dans le domaine de la pharmacie ou des cosmétiques, pour intégrer de nouvelles technologies et accélérer sur certains sujets encore confidentiels. Nous espérons faire une annonce prochainement.

Comptez-vous recruter pour faire face à ce développement ?

F. G : Le groupe Minafin comptait 809 salariés en 2017 et il faudrait être 900 pour répondre aux demandes des clients. Nous continuons donc à recruter, surtout sur le triangle Dunkerque, Beuvry, Louvain, par exemple des personnes compétentes en procédés industriels, en chimie analytique, en maintenance industrielle, etc. Le site de Dunkerque comptera prochainement 240 salariés. Mais nous avons beaucoup de mal à trouver des candidats et quand nous formons des gens, ils sont ensuite débauchés par des acteurs plus importants… Pour poursuivre notre développement, nous n’avons pas de problèmes d’argent, mais des problèmes de compétences…

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