"Nous ambitionnons d'être un leader européen des anti-infectieux"
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Pierre Rocheteau directeur général d'Olgram "Nous ambitionnons d'être un leader européen des anti-infectieux"

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La start-up Olgram vient de lever 1,5 million d'euros auprès de business angels, de Bpifrance et de la région Bretagne. La biotech entend passer à la vitesse supérieure dans le développement d'anti-infectieux obtenus à partir d'algues.

Pierre Rocheteau dirige la biotech Olgram aux côtés de Maryvonne Hiance, scientifique et cheffe d'entreprise aguerrie. — Photo : Olgram

Vous dirigez Olgram, quel est le positionnement de votre biotech ?

Pierre Rocheteau : Olgram a vu le jour en 2019 à Bréhan. L’entreprise a été fondée par Maryvonne Hiance, scientifique, entrepreneure et ancienne présidente de France Biotechs. Au sein d’Olgram, nous exploitons une molécule découverte dans les algues par le groupe Olmix. Notre start-up est indépendante d’Olmix (Hervé Balusson, PDG d’Olmix est actionnaire à titre personnel, NDLR). Grâce à cela, nous développons des anti-infectieux pour prévenir et lutter contre les infections bactériennes. Avec nos scientifiques, nous avançons sur deux programmes de recherche.

Quels sont plus précisément vos axes de recherche ?

Pierre Rocheteau : Le premier consiste à transformer cette molécule en médicament. L’enjeu est majeur. Il n’existe pas dans le monde de médicaments permettant de booster les systèmes immunitaires de patients immuno-déprimés. Or, nous savons que ces patients, admis à l’hôpital, ont de grands risques de contracter des maladies nosocomiales. Notre second axe de recherche concerne des peptides. Ce sont des molécules marines qui ont la propriété de détruire des bactéries dites dormantes. Ces bactéries-là sont responsables des rechutes infectieuses chroniques. Là aussi, nous allons développer cette molécule en médicament.

Vous venez de réaliser une levée d’amorçage d’1,5 million d’euros. Qui sont vos investisseurs et comment votre gouvernance s’articule-t-elle désormais ?

Pierre Rocheteau : Pour mener à bien ces projets, nous avons effectué une première levée de fonds auprès de business angels, de Bpifrance et de la région Bretagne. Maryvonne Hiance, Hervé Balusson et moi-même demeurons majoritaires. Grâce à ce tour de table, nous allons améliorer les processus d’extraction et les molécules dont nous disposons. Notre objectif sur le moyen terme est de créer une filière de l’algue au médicament en Bretagne auprès de laquelle les industries pharmaceutiques viendront s’approvisionner. Nos recherches sont longues. La mise sur le marché de notre première innovation devrait se faire en 2029 au terme de nombreuses études cliniques.

Quelles sont vos ambitions ?

Pierre Rocheteau : La première est bien sûr la mise en place de cette filière bretonne qui va de l’algue au médicament. Des algues seront cultivées en bassin car elles doivent répondre à des critères très précis. Nous nous appuierons sur ceux qui ont ces compétences en Bretagne comme Olmix ou la station biologique de Roscoff dans le Finistère. Notre seconde ambition est de devenir le leader français et européen de la lutte contre les infections bactériennes en vendant ce médicament dans le monde entier. Actuellement, personne n’a de solution à apporter pour les pathologies infectieuses chroniques. Actuellement, il y a deux ou trois concurrents américains qui travaillent sur le sujet. Nous sommes donc très largement dans la course. Nos effectifs grandiront. Aujourd’hui, nous sommes cinq pour cette phase d’optimisation moléculaire. Nous devrions passer à 15 pour l’étape pré-clinique réglementaire, avant d’atteindre une équipe d’une trentaine de personnes lors du démarrage des études cliniques.

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