Kerlotec, qui regroupe au château de Brélidy (Côtes-d’Armor) un "écosystème de recherche, d’innovation et de production dédié à la low-tech pour préparer aux grands défis de demain", a reçu fin 2023 une subvention régionale de 36 000 euros pour un projet de torréfaction du café par l’intermédiaire des rayons du soleil, baptisé Cafésol. Il est porté par Kerlotec, qui a répondu à un appel à candidatures nommé Inno Expé Sobriété porté par Anticipa, la technopole de Lannion.
"Dans le cadre de nos expérimentations de sobriété pour l’industrie agroalimentaire, nous avons noué un partenariat avec le torréfacteur Lobodis (basé en Ille-et-Vilaine, NDLR)", explique Timothée Fustec, directeur général de Kerlotec University, l’une des émanations de Kerlotec dédiée à la formation low-tech. "Nous avons acheté un four qui concentre les rayons du soleil, pour un montant de 30 000 euros. On sait que des graines d’autres cultures peuvent être torréfiées, comme le fait L’Atelier Bélénos, en Ille-et-Vilaine, ou Neoloco, en Normandie. Notre expérimentation portera sur la possibilité de torréfier les grains de café, à une température de 300 ° voire 400 °, tout en étudiant la faisabilité technique et organisationnelle de l’utilisation d’un four ou de plusieurs fours de ce type."
Production de biochar
L’impact environnemental pour Lobodis sera également déterminé. L’entreprise bretillienne, labellisée Max Havelaar, Bretagne 26000 et Bio, recherche de nouvelles techniques pour produire son café en émettant moins de gaz à effet de serre. L’idée de Kerlotec est de rester au maximum dans le low-tech mais le recours à de l’électronique pour que les panneaux suivent le déplacement du soleil sera aussi étudié. Le four a été produit par le Normand CPM Industries (2,6 M€ de CA en 2022). Les premières fournées devraient avoir lieu au premier trimestre 2024.
Depuis juin 2023, Kerlotec mène une autre expérimentation de production de biochar (charbon végétal issu de la pyrolyse) à partir de la combustion de biomasse sans apport d’hydrogène, avec un pyrolyseur. "C’est un moyen de stocker du carbone puisque nous brûlons du bois en stockant une partie du CO2, qui se transforme en biochar", reprend le dirigeant. Le biochar peut ensuite être utilisé comme amendement des sols, pour la rétention d’eau dans les cultures, stabiliser le pH des sols ou encore participer à leur dépollution. Kerlotec est à la recherche de partenaires académiques pour mener à plus grande échelle cette expérimentation.
Quant à l’activité formation et séminaires de Kerlotec, au château de Brélidy, son chiffre d’affaires s’est élevé à 400 000 euros en 2023.
