Une cinquantaine de salariés en Asie, une centaine de projets menés chaque année, un chiffre d’affaires qui oscille entre 5 et 10 millions d’euros selon les exercices, Mingzhu Nerval s’est fait plus qu’un nom en Asie. Créée en 2010 par Antoine Nerval et Mingzhu Bai, cette société d’ingénierie environnementale et végétale a pris la direction d’Arzon, dans le Morbihan, pour rajouter une nouvelle corde à son arc et poursuivre son développement. Sa spécialité : la réalisation de murs végétaux artistiques pour des clients internationaux prestigieux. Tout est parti d’un premier chantier en Chine. L’ancien étudiant en agronomie ne voulait pas repartir après son cursus effectué sur place. Son épouse Mingzhu est chinoise et travaillait, auparavant, dans la haute couture. Le féru de botanique et la créative sont sollicités par des amis architectes, missionnés par le géant suisse Clariant pour dépolluer un site chinois via des plantes. L’essai est transformé et le carnet de commandes s’est garni de 10 nouveaux projets à réaliser.
Les multinationales clientes de leurs œuvres végétales
À l’heure où cette PME compte de très belles références telles que la municipalité de Shanghai, la banque de Chine, de nombreuses ambassades étrangères en Chine mais aussi des géants comme Apple, Google, Citrix, Nike, Pernod Ricard, Volvo ou bien encore des clients privés fortunés, le choix du Morbihan appelle des explications que livre Antoine Nerval. "Enfant, je passais mes vacances à Arzon. J’ai fait découvrir ce lieu à mon épouse qui rêvait de s’y établir un jour. Au-delà de cela, nous nous sommes rendu compte que nous étions très créatifs ici".
Au-delà de la créativité, le couple a su, en douze ans, staffer son entreprise en Asie et a mûri le projet de mener des chantiers européens qui symboliseraient "le luxe à la française." "Grâce à notre structure basée à Shanghai et à Hong-Kong, nous menons des projets internationaux de murs ou de forêts végétaux de très grande taille, qui peuvent se faire sur plusieurs étages d’un bâtiment." Outre un aspect artistique et un volet botanique, ces réalisations offrent aussi une bio-climatisation là où elles sont installées. À ces projets XXL, le duo entend désormais proposer des jardins d’art en France et en Europe. Pour ce faire, ils ont voulu remonter la chaîne de valeur et se doter de leur propre pépinière. Le projet est sur les rails grâce à l’acquisition d’une dizaine d’hectares à Arzon.
Une pépinière à Arzon
Cinq millions d’euros sont investis au cœur de la Presqu’île de Rhuys. En 2024, la pépinière devrait produire des milliers de plantes et d’arbres sans OGM ou autres produits phytosanitaires : "L’écosystème sera quasi autosuffisant", détaille Antoine Nerval. Dans ce projet, les fondateurs sont soutenus par Bpifrance qui est entré au capital. "Nous pensions faire des projets plus modestes en France surtout pour nos débuts. Nos deux premières commandes déjouent les pronostics. Nous allons réaliser un projet en Bretagne qui sera le plus grand mur végétal que nous avons conçu et installé." Avec ce nouveau déploiement en France, via un bureau à Paris et la pépinière, Mingzhu Nerval ambitionne d’atteindre les 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2030 et de compter une centaine de salariés, à l’échelle mondiale, à moyen terme. 12 emplois seront créés à Arzon, aussi bien d’ingénieurs doctorants que de jardiniers.