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Avec l'Ultim Sodebo III de Thomas Coville, Bañuls Design casse les codes de la course au large
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Avec l'Ultim Sodebo III de Thomas Coville, Bañuls Design casse les codes de la course au large

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Pour le nouveau trimaran Ultim Sodebo III du skipper Thomas Coville, le cabinet d'architecture navale morbihannais Bañuls Design a eu l'idée révolutionnaire de placer la cabine à l'avant. C'est en repensant la place centrale de la voilure que cette innovation a été mise en œuvre.

— Photo : DR Fred Morin / Team Sodebo

Des bateaux de course Ultim, ils s’en créent un par an dans le monde. Nec plus ultra de la course au large, le prix catalogue flirte avec les 10 millions d'euros. Le dernier-né Sodebo, troisième du nom, vient d’être mis à l’eau à Vannes. En lien avec la team Sodebo, en charge de la coordination, et sur une reprise des flotteurs du cabinet d'architecture vannetais VPLP Design, la conception générale est revenue au cabinet de Larmor-Baden Bañuls Design (300 000 € de chiffre d'affaires par an, entre 3 et 7 personnes selon les projets). Renaud Bañuls a navigué avec Franck Cammas en 1998, puis intégré VPLP avant de fonder son cabinet en 2009. Il réalise des bateaux de croisière haute performance, des trimarans, des catamarans à foils… jusqu’à la rencontre avec Thomas Coville en 2015.

Partir d'une page blanche

Le skipper rêve de partir d’une page blanche. Associé à Charles Simonin, Renaud Bañuls pose l’idée d’une inversion du poste de pilotage devant le mât : « C’est près du puits de dérive qu’un skipper se repose le mieux. Nous sommes partis de la voilure en se demandant comment améliorer le rendement de ce « moteur » tout en optimisant son interaction avec les coques et le châssis ? » Le cabinet a beaucoup travaillé la vitesse passive en diminuant tous les freins, en particulier aérodynamiques.

Charles Simonin et Renaud Bañuls, associés du cabinet Bañuls Design, à Larmor-Baden — Photo : Xavier Eveillé

Navigateur, architecte, Renaud Bañuls aime penser la conception en partant des usages, de la pratique. Une approche qui se veut très impliquée dans le fonctionnement du navire. « La tendance est aux foils de plus en plus grands avec des steps de performance très forts, pouvant aller jusqu'à 25 voire 30 %. La filière s'intéresse actuellement beaucoup aux appendices, moins aux châssis. Nous avions d'ailleurs déjà travaillé avec Thomas Coville sur ses nouveaux foils. On a voulu cette fois justement améliorer le plan de voilure et le châssis. Sodebo nous a dit OK fin 2016. » Thomas Coville peut désormais se consacrer aux premiers tests sur tous les systèmes et aux essais en mer...


Ultim Sodebo III en bref

Skipper : Thomas Coville
Coordination générale : Sodebo Design Team
Conception générale : Bañuls Design
Structure plateforme : GSEA Design
Voiles et expertise voilure : North Sails, Gauthier Sergent et Yann Andrillon
Spécialiste foils : Martin Fischer
Structure appendices : Steven Robert, ST2 design
Flotteurs (dessinés pour Banque Populaire IX) : VPLP Design (collaboration sur les œuvres vives de coque-centrale)
Expertise safrans et dérives : Joseph Ozanne


Ultim, Imoca, Multi… Petit lexique de la course au large

Difficile de s'y retrouver dans les multiples classes de bateaux en course au large quand on n'est pas expert. Pour schématiser, les skippers se répartissent au sein de plusieurs "viviers" : les Ultim font figure de "première division" avec des bateaux avoisinant les 10 millions d'euros. Suit la classe Imoca (technicité forte, entre 5 et 10 M€), les Multi 50 (bien adaptés aux transatlantiques, autour de 2,5 M€) puis les Classe 40 (environ 500 à 600 000 €), les Figaro, Mini et autres monotypes (environ 150 000 €)...

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