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Vincent Marsaudon (Lorima) : « Wichard nous apporte une vision industrielle »
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Vincent Marsaudon directeur de Lorima Vincent Marsaudon (Lorima) : « Wichard nous apporte une vision industrielle »

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Composante du groupe Wichard (63), Lorima est leader mondial sur le marché de la voile de compétition et des bateaux de croisière. Sa diversification est plus qu’amorcée sur des marchés moins cycliques et sur de la production en série.

— Photo : Lorima

Lorima est leader mondial des mâts en carbone. En 2018, Lorima, dont vous étiez l’actionnaire majoritaire a rejoint le groupe Wichard (45 M€ de CA), qu’est-ce que cela a changé ?

Vincent Marsaudon : Effectivement en 2009, j’avais racheté Lorima avec un partenaire financier. J’étais actionnaire majoritaire. Entre 2008 et 2015, nous avons renforcé la valeur de la marque et nous sommes rentrés dans les chantiers de compétition. L’entreprise Lorima est aujourd’hui connue à l’international par la course au large. Et puis, il fallait passer une autre étape, plus industrielle. De son côté, le groupe Wichard compte plusieurs filiales spécialisées dans l’équipement nautique. Le groupe cherchait des compétences nouvelles auprès d’un équipementier majeur, intervenant sur ce qui situe au-dessus du pont d’un bateau. Ensemble, nous allons plus loin. Je demeure actionnaire de Lorima et à sa tête.

Quels sont les apports de ce rapprochement pour Lorima ?

Vincent Marsaudon : Je pense que nous nous apportons mutuellement sur nos expertises. Lorima gagne une expérience industrielle. Wichard a une vision à plus long terme de par sa structure de groupe. Ils nous apportent aussi des moyens pour une gestion globale. Cela me permet d’optimiser mon temps sur la recherche de nouveaux débouchés, de valeur ajoutée ou d’innovations.

Lorima et la course au large, c’est une histoire commune, votre feuille de route demeure-t-elle autant ancrée autour de la voile de compétition ?

Vincent Marsaudon : Lorima équipe 2 bateaux sur 3 pour le Vendée Globe 2020. Depuis 2014, nous sommes fournisseurs officiels de la class Imoca (bateaux de 60 pieds ou de 18,288 m). Cela a assuré un volume d’activités à l’entreprise. C’est notre plus beau contrat. 2021 sera une année sans compétition. C’est quelque chose que nous avons en tête. Si en 2002, la voile représentait 90 % du chiffre d’affaires de Lorima en 2002, il n’est que de 40 à 60 % selon les années désormais. Ce sont des marchés qui ont des cycles avec des hauts et des bas. Nous avons donc fait le choix il y a plusieurs années de proposer des mâts pour des bateaux de croisière. Là, nous sommes davantage sur du récurrent et de la série.

La diversification est donc de mise…

Vincent Marsaudon : Exactement, nos savoir-faire, notre autoclave de 37 m comme notre cabine de peinture de 36 mètres nous permettent de produire des pièces d’exception. Là, nous travaillons pour le CNRS. Nous fabriquons une caisse en composite et deux bras d’une parabole astronomique qui fait 27 mètres de rayon. Nous avions fait un prototype en 2017. Cette commande pourrait être suivie d’autres. La recherche astronomique est un créneau de diversification.

L’éolien est-il également un marché qui vous intéresse ?

Vincent Marsaudon : Nous avons fait quelques chiffrages pour une société suisse pour des petits pâles d’éoliennes de 10 mètres. Ce serait un premier pas vers de la série. L’éolien comme l’hydrolien ont le vent en poupe et bénéficient d’aides. À nous de trouver de la valeur pour aller plus loin sur ces marchés.

À l’heure des bilans, quel est le vôtre pour 2020 ?

Vincent Marsaudon : Notre chiffre d’affaires va se situer entre 6 et 7 millions d’euros quand nous étions à 8 millions d’euros en 2019. 2021 devrait être une bonne année avec le marché du CNRS et le report de la construction des mâts et bômes des Ultims (32 mètres de long) Macif et Banque Populaire XI.

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