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Thales Alenia Space sur la bonne orbite
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Thales Alenia Space sur la bonne orbite

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Après un exercice 2016 dominé par les missions d’observation et d’exploration, 2017 sera pour le constructeur de satellites cannois Thales Alenia Space (TAS) l’année des télécommunications avec une première incursion sur le marché en devenir de la connectivité dans les avions.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le 14 janvier, les dix premiers satellites de la constellation dédiée à la téléphonie mobile Iridium Next ont été lancés et mis sur orbite avec succès. Un événement qui signe le démarrage d’une série d’une soixantaine de lancements programmés sur dix-huit mois. Et préfigure pour Thales Alenia Space (TAS) une année 2017 prometteuse sur le segment des télécommunications après un exercice 2016 « plutôt exceptionnel », dixit Pierre Lipsky, directeur du site de Cannes (Alpes-Maritimes), durant lequel le segment observation et exploration a tenu la vedette.

Sept lancements en 2016

On se souvient évidemment de la mission Exomars, dont le second volet a par ailleurs été confirmé par l’Agence Spatiale Européenne. On notera aussi les lancements de Jason 3 pour les mesures océanographiques, Sentinel 3A pour l’océanographie, l’environnement et l’étude du changement climatique ou encore Gokturk, satellite d’observation de la Terre dont le système sera exploité par l’armée de l’air turque. Au total, « sept lancements ont été réalisés en 2016 sur sept lanceurs et six rampes de lancement différents », détaille le directeur, soulignant « la capacité d’adaptation des technologies TAS » qui réaffirme au passage sa position de leader en satellite d’optique. Et si la co-entreprise franco-italienne reste discrète sur son chiffre d’affaires (2,1 milliards d'euros en 2015) - en cours de consolidation -, elle précise toutefois que « les neufs premiers mois de l’année ont été bien orientés ».

La promesse Leosat

En atteste la douzaine de contrats conclus par TAS en 2016. On y trouve, par exemple, le projet Leosat avec qui le constructeur cannois a signé en septembre pour le développement d’une constellation de 80 à 120 satellites de services internet haut débit. « Nous sommes encore en phase d’étude mais les perspectives d’aller au bout avec eux sont bonnes », indique Pierre Lipsky. Si tel est le cas, le contrat devrait atteindre une somme équivalente à celui d’Iridium, soit 1,2 milliard d’euros. La preuve que TAS s’inscrit bien là aussi sur une dynamique de leadership en la matière.

Services de connectivité pour les avions

Il y a aussi celui signé avec l’opérateur SES pour la fourniture d’un satellite dédié aux services de connectivité optimisés pour l’aviation commerciale, basé sur la plateforme tout électrique Spacebus Neo lancée sur le marché en juillet 2015. « Cela conforte les choix stratégiques de TAS en termes d’innovation - la propulsion électrique raisonne auprès des clients - et de positionnement marché ». En l’occurrence, celui de la mobilité et de la connectivité dans les avions, un marché « qui se cherche » et sur lequel TAS se positionne avec un train d’avance. « On est les premiers dessus », confirme Pierre Lipsky.

Vers une industrie 4.0

De quoi booster à nouveau les recrutements pour 2017. Même s’ils ne seront pas au même niveau que ceux de 2016 (400 embauches en France dont la moitié à Cannes). Pas de chiffres précis encore mais la volonté « d’assurer un filet de sang neuf, notamment dans le domaine des nouvelles technologies ». Car l’entreprise TAS se transforme. Et s’oriente de plus en plus vers l’industrie 4.0 en privilégiant l’automatisation de certaines tâches manuelles avec l’acquisition de deux premiers robots. « D’autres suivront », assure le directeur, qui prévoit un niveau d’investissement sur le site cannois de l’ordre de 5 à 10 millions d’euros pour adapter les salles blanches « à des produits plus grands, plus lourds », travailler sur les économies d’énergie ou poursuivre la transformation numérique. En attendant de mener à bien le projet d’un nouveau bâtiment tertiaire d’ici deux à trois ans.

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