Le retour du Grand Prix de France de F1 au Circuit Paul-Ricard (CA 2015: 15,5 millions d'euros, 72 personnes), les acteurs économiques et politiques varois en rêvent depuis 2012. Cette même année, la Fédération française du sport automobile et la Fédération internationale avaient donné leur feu vert pour l'accueil de la F1 sur le Circuit Paul-Ricard. Puis, appuyés par l'État, le Département, l'agglomération Toulon Provence Méditerranée, la communauté de communes Sud-Sainte Baume, la CCI du Var et la Fédération française du sport automobile, les représentants du circuit avaient déposé leur candidature.
Un retour en F1 pour cinq ans
Depuis, silence radio... Jusqu'à l'arrivée de Christian Estrosi à la tête de la Région Paca : « Après le retour du Bol d'or en septembre dernier, il ne serait que justice, et en même temps pour le prestige de notre région, qu'il y ait ce retour du Grand Prix de F1. » Il avait alors ajouté que « s'il y a une chance d'y parvenir, la Région Paca sera de toutes ses forces au côté du circuit et du Var pour que nous puissions récupérer ce qui appartient un peu à notre patrimoine ».
La discrétion des discussions engagées avec les équipes de Formula One Management et Bernie Ecclestone a payé. Depuis quelques jours, l'affaire est entendue : le Grand Prix de France de Formule 1 fera son retour dans le Var en 2018, pour au moins cinq ans ! En quelques mois, Christian Estrosi a réussi à faire bouger les lignes... Pour la direction du circuit, il est « l'artisan majeur du projet », il a été « persévérant et volontaire », selon les mots du directeur Stéphane Clair. Les 80 millions d'euros d'investissements engagés depuis 2002 sur le circuit ont aussi pesé dans la balance.
Le Var touristique en haut de l'affiche
L'événement sera de taille pour le Var. Les retombées attendues tout autant. « La F1 est une vitrine ouverte sur le monde qui redonnera à notre Région un retentissement et sans doute une promotion touristique inégalée », a souligné Stéphane Clair.
De quoi réjouir Françoise Dumont, Présidente de Var Tourisme qui y voit une excellente nouvelle pour l'économie varoise, l'emploi ainsi que toute l'activité du secteur du tourisme varois et de la Région. « La résonance de l'événement positionnera la première destination touristique de France après Paris, en haut de l'affiche », ajoute-t-elle. Selon une étude d'impact économique réalisée par le cabinet Deloitte, plus de 66 000 spectateurs, dont un tiers venant de l'étranger, sont attendus à l'occasion de la première édition en 2018. Ces spectateurs étrangers restent en moyenne quatre jours sur le territoire.
Des retombées globales de 65 millions d'euros
Et leurs dépenses ne seront pas anodines. Car, si l'organisation d'un Grand Prix F1 représente un budget annuel de 30 millions d'euros, réparti entre 16 millions de recettes directes et 14 millions de subventions publiques, les retombées économiques régionales globales sont annuellement évaluées à 65 millions d'euros. Subventionner cet événement générera « un effet levier de 1 à 5, auquel s'ajouteront la création de 500 emplois directs et durables, ainsi que l'attractivité régionale renforcée au niveau touristique et économique », détaille Christian Estrosi.
Une filière d'excellence dynamisée
En raison de la situation géographique du Circuit Paul-Ricard, au coeur d'un ensemble économique d'intérêt régional de près de 1 000 hectares avec une zone d'activités de 240 hectares en expansion, le retour de la F1 permettra également de dynamiser une filière industrielle d'excellence et ses entreprises. « L'organisation d'un tel événement sur le Circuit Paul-Ricard est très positive pour une entreprise liée au sport automobile comme la nôtre et, d'une manière générale, pour le sport automobile français », souligne Hugues de Chaunac, dirigeant de l'écurie Oreca.
La Région et l'ensemble des acteurs locaux, la CCI du Var en première ligne, entendent ainsi profiter de cet événement pour offrir une seconde jeunesse au Plateau de Signes. Christian Estrosi en est persuadé : ce Grand Prix constitue une locomotive, qui doit pouvoir « générer de l'activité de manière transversale pour toute une filière, depuis la formation, en passant par nos start-ups, jusque vers un certain nombre de PME et ETI tournées vers les métiers de la mécanique, de l'automobile, voire l'aéronautique ».
