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Avec MIF68, Marseille s’installe sur la route de la soie
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Avec MIF68, Marseille s’installe sur la route de la soie

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Un centre commercial pour les professionnels, majoritairement chinois, du textile a été inauguré Marseille ce lundi. Baptisé MIF68, le projet vise à faire de la cité phocéenne la référence de la mode en Europe du Sud.

De gauche à droite : Yinde Zheng, un grossiste venu s’installer au MIF68, Gurvan Lemée, de Résiliance, et Dingguo Chen, président du MIF68 — Photo : Rémi Baldy/Le Journal des Entreprises

La « Porte du Sud » décrite par Albert Londres pourrait bien être l’entrée de la route de la soie. C’est en tout cas l’ambition du Marseille International Fashion Centre (MIF68), inauguré ce lundi 19 février au nord de la cité phocéenne. Étendu sur 50 000 mètres carrés, ce centre commercial pour les professionnels, majoritairement chinois, du textile est sorti de terre en huit mois, au rythme d’une construction express (jusqu’à 700 mètres carrés par jour). Un projet à 17 millions d’euros, porté par l’investisseur immobilier marseillais Résiliance.

Les conteneurs gris et colorés, installés au pied des lettres hollywoodiennes « Marseille », offrent aux commerçants un espace d’installation de 16 500 mètres carrés. Pour l’inauguration, 85% de l’espace a déjà trouvé preneur, soit 95 magasins et showrooms de toutes les gammes. On y trouve principalement du textile, mais aussi de la bagagerie, de la maroquinerie ou des jouets pour enfants.

250 places de parking

« La majorité des commerçants viennent de Belsunce », assure Dingguo Chen, président de MIF68 et initiateur du projet. C’est dans ce quartier marseillais aux rues étroites, situé entre la gare Saint-Charles et le Vieux-Port, que l’on trouve actuellement les grossistes en textile. « Le problème du centre-ville, c’est la circulation, s’exclame Dingguo Chen. C’est compliqué de rouler et il n’y a pas de place pour se garer, le client arrive avec la tête gonflé ».

Ce n’est pas un hasard si MIF68 vante ses 250 places de parking gratuites, en plus de celles des commerçants, sa position facilement accessible grâce à l’autoroute et sa proximité avec le port et l’aéroport. Le tout sécurisé et surveillé 24 heures sur 24 par des caméras.

« Tous les pays ont plusieurs plateformes de ce type, en France, il n’existait que celle d’Aubervilliers, en périphérie de Paris », constate Gurvan Lemée, de Résiliance. « Sortir de la ville, c’est répondre aux besoins des clients », expose-t-il. « Mon frère est en plein New York, à Manhattan, et ça ne marche pas parce qu’il ne peut pas garer ses camions », surenchérit Dingguo Chen.

Trois fois moins cher qu’à Paris

L’autre point fort mis en avant est le prix de la location : 170 mètres carrés pour 2280 euros par mois. « A Belsunce, j’avais 40 mètres carrés pour 1000 euros », explique Yinde Zheng, un grossiste venu s’installer au MIF68. Un prix indicatif qui peut varier, contrairement aux tarifs à Aubervilliers. « Nous sommes presque trois fois mois cher qu’à Paris », compare Dingguo Chen. Des grossistes installés dans le hub de la banlieue parisienne ont d’ailleurs rejoint Marseille. Des Italiens et Lyonnais font également partie des commerçants présents.

Il faut dire que la ville propose de belles perspectives. La filière mode-habillement-textile représente 10 000 emplois dans la région marseillaise et la part des importations chinoise dans le département atteint 37% contre 30% à l’échelle nationale. Pour les produits non-manufacturés, cela monte même à 43% (contre 20% à l’échelle nationale). Pour Résiliance, l’ambition est de faire de Marseille « la référence de la mode en Europe du Sud ». Un marché qui va s’étendre de Valence jusqu’au Maghreb. De l’autre côté de la « Porte du Sud ».

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