Marque de textile et de chaussures du groupe angevin Eram, TBS a transformé son atelier de prototypage en atelier de production. Avec l’objectif de monter en puissance et d’ouvrir éventuellement d’ici quelques années un site plus conséquent qui travaillerait pour plusieurs marques du groupe.
L’idée est venue avant la crise sanitaire. Celle-ci a renforcé chez TBS (42 M€ de CA) la volonté de relocaliser une partie de sa production. Déjà, l’entreprise fait fabriquer 20 % de ses chaussures en France, dans l’une des unités du groupe Eram à Jarzé (Maine-et-Loire), de même que certains de ses accessoires. Mais elle avait abandonné en interne la confection textile et conservé uniquement le prototypage.
Relocalisation
Les produits sont tous dessinés sur son site de Saint-Pierre-Montlimart puis étaient jusqu’alors prototypés sur place avant d’être envoyés dans des usines au Maghreb ou en Asie. Arrivé en février 2019 à la direction de l’entreprise de 190 personnes, Julien Bianchi a souhaité lancer le chantier de la relocalisation : "L’idée était de trouver une stratégie d’innovation et de made in France en réfléchissant à la possibilité de refabriquer certains produits ici, raconte-t-il. Il y a aussi derrière cette démarche une volonté basée sur les trois piliers forts de l’entreprise : relocalisation, consommation française et écoconception."
La réalisation des prototypes a donc été maintenant confiée directement aux sous-traitants, qui lanceront la production après validation de TBS, et les espaces dédiés au prototypage sur le site de Saint-Pierre-Montlimart sont désormais réservés à la confection. "Il a fallu calculer les coûts de revient, chronométrer les tâches puis aménager l’espace, explique Sabrina Patrix, responsable de collection textile. Cela reste une petite unité mais nous avons tout de même dû valider des choses avant de lancer la production. Des investissements ont aussi été réalisés pour réaménager le site, déjà agrandi en juillet 2021 pour accueillir désormais 8 personnes, et bientôt 10. "Ensuite nous serons au maximum de sa capacité", confie Julien Bianchi.
16 000 pièces fabriquées en 2022
Ouvert début 2020, l’atelier a dans un premier temps confectionné des masques en tissu, au début de la crise sanitaire, avant de passer à une production propre à TBS. En 2020, sont ainsi sortis une gamme de shorts de bain, puis des polos. La première année, les produits ont été réservés aux 85 magasins de la marque, dont les deux tiers sont détenus en propre par TBS.
Puis, la montée en puissance a permis de fabriquer à ce jour 12 000 produits, et 16 000 devraient l’être en 2022. Cela ne représente certes pour l’heure que 3 % des textiles de TBS, mais l’entreprise veut aller plus loin : "Certaines pièces ne pourront pas être relocalisées car leur coût serait trop élevé, mais atteindre 5 à 10 % serait déjà bien, confie Julien Bianchi. 100 % de nos shorts de bain sont désormais faits ici." D’autant que TBS, qui travaille, en plus de ses propres enseignes, avec 1 400 magasins clients, fabrique aussi des shorts de bain pour la jeune marque Montlimart, adossée au groupe Eram, et a reçu commande de 12 000 pièces de la part de l’enseigne Sport 2000, séduite par la démarche de l’entreprise angevine. Les volumes augmentent donc pour l’atelier, et une réflexion est déjà entamée pour voir plus grand : "On peut imaginer rouvrir une usine d’ici quelques années, à l’horizon 2025 par exemple, dans laquelle nous pourrions travailler aussi pour d’autres marques", confie Julien Bianchi.
