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La PME de mécanique de précision STTM investit dans une usine bas carbone
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La PME de mécanique de précision STTM investit dans une usine bas carbone

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À Changé (Laval), les 34 salariés de STTM occupent une usine neuve. Grâce à l’isolation et à l’énergie électrique, cette PME en croissance, spécialiste de mécanique de précision, n’émet pas de gaz à effet de serre.

Alain Zelverte a modernisé le matériel de l’entreprise. Depuis 2018, cinq centres d’usinage neufs ont été acquis — Photo : Rémi Hagel

Depuis fin janvier, les 34 salariés de STTM (2,8 M€ de CA) ont emménagé dans leur nouvelle usine, quittant leur 1 900 m2 où ils étaient à l’étroit pour 3 000 m2 flambant neufs. Un investissement de 3 millions d’euros entrepris par le PDG Alain Zelverte. L’entreprise a été l’une des deux premières de la Mayenne à bénéficier du soutien du Plan de relance (800 000 €). Ces nouveaux locaux n’émettent pas de gaz à effet de serre, une performance pour une PME industrielle. Les deux sources d’émissions principales sont en général le process et le chauffage des ateliers. Ici, pas besoin de cheminées puisque toutes les machines fonctionnent à l’électricité. Quant à la climatisation, elle est assurée par un système thermodynamique à haut rendement, s’appuyant sur deux pompes à chaleur air/air. Par ailleurs, l’isolation en laine de roche est renforcée sur les murs et la toiture. Résultat : pour ce premier hiver, "avec la chaleur émise par les machines, la pompe à chaleur n’a pratiquement pas eu à chauffer" se réjouit le dirigeant. D’après ses calculs, STTM évite ainsi de rejeter 50 à 60 tonnes de GES par an. D’autre part, les salariés n’ont plus froid, ce qui n’était pas toujours le cas dans les anciens locaux, qui dataient des années quatre-vingt.

La nouvelle usine est située zone des Grands Prés à Changé (Laval). Deux pompes à chaleur air/air assurent la climatisation des locaux — Photo : Rémi Hagel

Électricité photovoltaïque

Une partie de l’électricité consommée est issue de 600 m2 de panneaux photovoltaïques (ils couvrent environ 20 % des besoins). Les activités de traitement thermique de STTM (où des pièces sont chauffées à plus de 500 °C) empêchent de pouvoir installer davantage de panneaux pour le moment mais Alain Zelverte espère à terme, pouvoir agrandir l’usine et y installer plus de panneaux.

Les émissions diffuses de GES ont également été supprimées. Il s’agissait des gaz rejetés en extérieur par les chariots élévateurs pour décharger un camion ou porter les déchets aux bennes. La préoccupation environnementale se retrouve aussi dans un système de récupération puis de réutilisation des huiles de coupe. Enfin, le dirigeant a tenu à implanter des haies bocagères autour du site.

Les copeaux sortis de l’usinage s’égouttent dans ce bac. L’huile de coupe récupérée peut être réutilisée ensuite, plutôt que jetée avec l’ensemble — Photo : Rémi Hagel

Cinq centres d’usinage neufs

Cette nouvelle usine représente une étape majeure pour STTM. "J’ai repris l’entreprise en 2018 avec un objectif de développement en trois points : construire une nouvelle usine 4.0, embaucher 25 personnes (nous étions 27) et atteindre un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros en 2025. Avec le Covid, nous avons pris un peu de retard, mais nous devrions nous approcher de notre objectif", espère Alain Zelverte. La stratégie de croissance a également impliqué une modernisation avec l’achat de cinq centres d’usinage numériques, pour environ 1,5 million d’euros. Le nouveau patron a aussi œuvré à une meilleure visibilité de son entreprise, qui, par exemple ne possédait pas de site internet.

Un avenir avec la fabrication additive

Grâce à ce savoir-faire en usinage de précision, STTM traite des pièces pour de grands donneurs d’ordre de tous secteurs : nucléaire, défense, agroalimentaire, médical, nautique, etc. Elle est peu présente dans l’automobile car ne réalise pas de grandes séries. Pour booster son activité, STTM s’appuie sur la mécanosoudure et l’assemblage. Si la part du traitement thermique a réduit, du fait que les gros constructeurs l’ont intégré dans leur process, Alain Zelverte lui pressent une renaissance. "Pour 2023, je veux me pencher sur la fabrication additive" (l’équivalent des imprimantes 3D pour le métal). Cette technique nécessite le recours au traitement thermique pour stabiliser les pièces issues de la fusion.

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