Sur les six derniers mois de 2021, "le climat d’affaires est très nettement orienté à la hausse par rapport à l’année 2020", expose Jacques Courtin, responsable Études et Action territoriale à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Mayenne. C'est l'une des conclusions d'une enquête menée par la chambre consulaire auprès de 820 chefs d’entreprise, représentant 5 345 salariés, présentée début février en parallèle de l'enquête de conjoncture annuelle menée par la Banque de France en Pays de la Loire.
Elle y dresse un bilan du dernier semestre 2021 et tente une projection pour le premier semestre 2022. Sans surprise, les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration connaissent des difficultés, avec des baisses de chiffre d’affaires qui ont pu atteindre 25 à 50 %.
Autre bémol : tous secteurs confondus, près de 40 % des entreprises interrogées ont dû rogner sur leurs marges. La moitié les ont maintenues, et seules 9 % ont pu appliquer une augmentation. La croissance est perturbée par les coûts des matières premières, de l’énergie, et les difficultés de recrutement.
L’effet "plan de relance"
Cette relative meilleure santé de l’économie s'explique aussi par le soutien de l’État pendant la crise du Covid. Grâce à cela, "il n’y a pas eu de défaillances, l’emploi a été préservé", souligne Eric Hunaut, président de la CCI et du Medef 53. "Les corps de l’État ont contribué à asseoir ce développement économique".
La Mayenne a capté 20 % des dotations régionales du plan de relance, alors que son poids économique est de 8 %. En août 2021, 35 millions d'euros avaient été alloués à l’industrie locale. Cela dit, "nous entrons dans une autre phase (avec l'arrêt progressif des aides publiques) et nous revenons à un schéma classique", prévient Eric Hunaut, appelant les entreprises à la vigilance.
"Le moral est là"
La prospective pour le premier semestre 2022 est plutôt rassurante. "2022 est placée sous le signe de la confiance", annonce Jacques Courtin. 60 % des entreprises sondées envisagent une augmentation de leur chiffre d’affaires, plus largement dans le BTP et le B to B (commerce de gros et services aux entreprises). Même si les craintes persistent dans la restauration, on note un regain de confiance dans l’hôtellerie et le B to C (commerce de détail et services aux particuliers). Le taux de marge reste fragile, malgré une progression de 16 points de l’indice de confiance (de 20 % à 36 %).
Au-delà des chiffres, le moral des répondants est un élément important. Il est stable par rapport à l’été 2021, mais on note une forte amélioration dans les secteurs malmenés : la restauration passe de 2,3/5 à 3/5, l’hôtellerie de 2,7/5 à 3,3/5. Et surtout, les dirigeants se disent confiants dans l’avenir de leur entreprise (7,3/10). "Tous secteurs confondus, le moral est là. C’est important, c’est positif !" commente le président Eric Hunaut.