Le groupe Lacroix inaugure sa ligne de production de bornes de rechargement de voitures électriques
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Le groupe Lacroix inaugure sa ligne de production de bornes de rechargement de voitures électriques

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L’usine du groupe nantais Lacroix, située à Beaupréau-en-Mauges dans le Maine-et-Loire, vient de démarrer la production de bornes de recharges pour Mobilize, une filiale de Renault. En 2026, 65 000 bornes devraient sortir chaque année de l’usine.

Alban-Thomas Béduneau, directeur commercial de Lacroix : "L’automatisation des opérations à non-valeur ajoutée permet de capter de nouveaux business". À l’image de cette coque fabriquée à quelques kilomètres de Beaupréau, la quasi-totalité des matériaux proviennent de France — Photo : Antoine Humeau

À Beaupréau-en-Mauges, dans le Maine-et-Loire, le groupe nantais Lacroix vient de mettre en route une nouvelle ligne de production. L’usine fabrique désormais des bornes de rechargement de voitures électriques pour le compte de Mobilize, la marque de Renault Group dédiée aux nouvelles mobilités.

L’électricité de la voiture réinjectée dans le réseau

Le groupe Renault prévoit quatre versions de cette borne de recharge des véhicules électriques, essentiellement à destination des particuliers. Elle sera connectée, avec un pilotage à distance de la recharge depuis le smartphone, et compatible avec tous types de véhicules. La plus simple sera vendue à 1 500 euros. La version haut de gamme ne sera destinée qu’aux futures Renault 5, qui seront commercialisées dans le courant de l’année.

Principale innovation de ces bornes, elles seront bidirectionnelles, c’est-à-dire qu’elles permettront aussi d’envoyer l’électricité de la batterie de la voiture vers le réseau public pendant les pics de consommation. De quoi économiser 200 euros par an pour l’usager, assure Mobilize. Il faudra pour cela souscrire un contrat d’électricité directement avec la filiale de Renault, qui englobera aussi l’électricité de la maison.

Innovation entre plusieurs entreprises

Singularité du projet : les bornes électriques made in France sont le fruit d’une collaboration entre plusieurs entreprises, rassemblées au sein de Software République, un écosystème d’innovation dédié aux nouvelles formes de mobilité. IoTecha a conçu le matériel et le logiciel de recharge intelligente, Renault a travaillé sur l’architecture des systèmes de charge, ST Microelectronics a mis au point les composants semi-conducteurs et Thalès a apporté son expertise sur la cybersécurité.

"Là où auparavant on avait un client et un fournisseur, on a ici des partenaires qui apportent chacun une brique", résume Vincent Bedouin, PDG du groupe Lacroix, qui affiche 708 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Cette borne de recharge est "l’illustration de cette dynamique de travail en écosystème qui permet d’accélérer la réalisation de projets innovants répondant aux enjeux sociétaux", estime Frédérique le Grévès, présidente de ST Microelectronics.

Une usine automatisée

"Il y a quelques années, ce type de produit n’aurait sans doute pas pu voir le jour en France", poursuit le PDG du groupe nantais. L’usine Symbiose du groupe Lacroix, inaugurée il y a un an et demi à Beaupréau, permet de produire sept fois plus que son ancienne usine de Saint-Pierre-Montlimart située à quelques kilomètres, grâce à la digitalisation et la robotisation de ses process. Ici, toutes les opérations à faible valeur ajoutée, comme la préparation des composants électroniques, ont été automatisées. Certaines opérations de pose de semi-conducteurs sont faites par des machines, l’intelligence artificielle s’est substituée au comptage manuel des composants, ce qui permet une reconnaissance instantanée des stocks.

Autant de gains de productivité qui permettent à l’usine de Beaupréau d’être plus compétitive. "Cela permet de capter des business que l’on n’aurait pas eus avant", résume Alban-Thomas Béduneau, directeur commercial de Lacroix.

65 000 bornes par an

Pas moins de 800 produits différents pour quarante clients sortent chaque mois de Symbiose. Il s’agit d’électronique professionnelle. C’est le cas de ces bornes Mobilize Powerbox qui comptent chacune pas moins de 1 250 composants électroniques.

Conséquence de cette automatisation généralisée, une vingtaine de personnes seulement travaillent sur cette ligne de production sur les 500 qu’emploie le site de Beaupréau. D’ici 2026, Symbiose fabriquera 65 000 bornes par an, ce qui représentera un chiffre d’affaires de 5 à 10 millions d’euros par an. Le chiffre d’affaires du site de Beaupréau-en-Mauges a atteint l’an dernier 85 millions d’euros, loin devant ses prévisions. L’objectif des 100 millions à horizon 2027 devrait être atteint beaucoup plus tôt que prévu.

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