Lacroix Electronics inaugure son usine du futur à Beaupréau-en-Mauges
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Lacroix Electronics inaugure son usine du futur à Beaupréau-en-Mauges

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Le groupe nantais Lacroix a inauguré son usine 4.0 à Beaupreau-en-Mauges, en Maine-et-Loire. Le site de 19 000 mètres carrés de sa filiale Lacroix Electronics a pour vocation de contribuer à la relocalisation en France de la filière électronique industriel.

La nouvelle usine Symbiose de Lacroix Electronics à Beaupréau-en-Mauges s’étend sur 19 000 mètres carrés. Le site devrait doubler son chiffre d’affaires d’ici 2027 — Photo : Groupe Lacroix

L’usine de Beaupréau-en-Mauges de Lacroix Electronics a ouvert il y a quelques mois, au printemps 2022. Le site, baptisé Symbiose, vient remplacer l’activité d’assemblage de cartes électroniques réalisée jusqu’alors à Montrevault-sur-Evre, à quelques kilomètres, dans un site vieux de 110 ans, qui ne correspondait plus aux ambitions du groupe nantais. Il s’agit du plus important investissement industriel en France dans le secteur électronique depuis plus de 20 ans.

Usine du futur

"Non, l’électronique n’est pas finie en Europe ! Et soutenir la filière, c’est soutenir un maillon clé de la relocalisation". Vincent Bedouin y croit dur comme fer et en a fait un de ses chevaux de bataille : il existe un avenir pour la filière électronique sur le vieux continent et le président du groupe nantais Lacroix (501 M€ de CA en 2021) a voulu en apporter la preuve en inaugurant Symbiose. Un site industriel de 19 000 mètres carrés, qui a nécessité un investissement de 25 millions d’euros, supporté conjointement par le groupe Lacroix et Bpifrance (qui apporte 15 M€ à travers le fonds SPI, Sociétés de Projets Industriels) et soutenu par les collectivités locales, Région des Pays de la Loire et Communauté de communes. " Le projet a été lancé en 2017 et c’est la première usine électronique du futur en France, ajoute Vincent Bedouin. Elle a été conçue autour de trois piliers : une industrie à la pointe de la technologie, le respect de l’environnement et le soin apporté aux équipes. "

L’usine Symbiose de Lacroix Electronics emploie 460 personnes — Photo : Hadrien Brunner

Digitalisée et automatisée, l’usine permet à Lacroix Electronics de produire des ensembles électroniques en grande série ou particulièrement complexes, pour des clients européens dans les secteurs de l’environnement, de la domotique, de la défense, de l’aéronautique, de la santé ou encore de la mobilité. Du stockage des composants à la sortie des produits finis, le circuit a été optimisé, des opérations robotisées permettent de gagner en rapidité et en volume de production. Avec un même effectif que dans l’ancienne usine, environ 460 personnes qui ont été formées à ces nouveaux outils, Symbiose est en capacité de produire sept fois plus qu’auparavant, et surtout d’adresser d’autres marchés, pour lesquels les donneurs d’ordres français ou européens font encore ou faisaient appel à des destinations lointaines, particulièrement l’Asie. "L’usine est actuellement à 55 % de ses capacités et nous sommes au-dessus des prévisions, souligne Vincent Bedouin. Nous avons déjà gagné plus de projets que prévu avec un carnet de commandes qui n’a jamais été aussi plein et beaucoup de devis en cours. Nous serons à 60 millions de chiffre d’affaires cette année contre 50 millions d’euros auparavant, et l’objectif est d’atteindre 100 millions d’euros au plus tard en 2027." Avec un effectif à terme qui devrait atteindre environ 500 personnes.

10 000 m² de panneaux photovoltaïques

Sur le plan environnemental, le projet Symbiose a été conçu pour réduire les dépenses : le lumineux bâtiment est recouvert pour plus de la moitié, soit 10 000 mètres carrés, de panneaux photovoltaïques, assurant un tiers de la consommation électrique de l’usine. Des pompes à chaleur se substituent au chauffage au gaz et 13 000 mètres carrés autour du site ont été réservés aux moutons… en éco-pâturage. "Sur le volet social, ajoute Vincent Bedouin, nous avons beaucoup travaillé pour accompagner et former les collaborateurs sur ces nouveaux métiers, car cela peut générer du stress, et nous avons associé les équipes à la construction du site, pour tenir compte de leurs attentes et de leurs besoins. Nous voulions rendre l’usine sexy, pour les salariés et pour que les jeunes aient également envie de venir vers l’industrie." Le site de production n’a déménagé que de quelques kilomètres, pour ne pas générer de problèmes de mobilité pour les salariés.

Montée en puissance

Présent pour l’inauguration de l’usine Symbiose, Roland Lescure, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’Industrie, a salué le projet, deux ans après Bruno Le Maire venu poser la première pierre du site en février 2021,

Vincent Bedouin, président du groupe Lacroix et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie — Photo : Olivier Hamard

"Cette usine est l’exemple même de l’industrie de demain, a estimé Roland Lescure. Il nous faut développer l’industrie en investissant et en accompagnant les entrepreneurs. En réindustrialisant et en relocalisant, nous allons fabriquer, exporter et passer dans une phase de conquête. Nous avons retrouvé le niveau d’emplois dans l’industrie d’avant la crise et nous sommes déterminés à renforcer cette base industrielle en France, car c’est aussi une partie des solutions aux défis sociétaux de notre époque."

C’est bien dans cet esprit de conquête que s’est élaboré le projet de Lacroix Electronics : en relocalisant la production électronique, la filière monte en gamme, devient compétitive, et surtout, s’affranchit peu à peu de la dépendance. "On ne peut plus dépendre de zones qui peuvent nous couper les approvisionnements, revendique Vincent Bedouin, par ailleurs vice-président du comité stratégique de la filière électronique. La crise du Covid a permis cette prise de conscience. En relocalisant, nous sommes au plus proche des marchés finaux en Europe. Mais pour être compétitifs, nous ne pouvons pas être tout seuls. Nous avons intérêt aussi à ce que nos clients et nos concurrents montent en puissance. Cela va permettre de faire grossir le marché européen et d’atteindre une taille critique qui permettra de répondre aux demandes de clients qui se tournaient vers d’autres pays, mais également de sécuriser les sources d’approvisionnement."

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