En mars 2023, le chocolatier sarthois Bellanger (52 salariés, 4 millions d’euros de chiffre d’affaires) ouvrira une boutique à Laval, place du 11-Novembre, face à l’Hôtel de Ville. Elle viendra s’ajouter aux trois boutiques que le chocolatier possède au Mans, et à celle de Tours (Indre-et-Loire), les outils de vente étant complétés par un site actif de e-commerce. Pour Vianney Bellanger, qui a repris l’entreprise paternelle en 2017, cette implantation constitue un retour aux sources, sa famille étant originaire de Laval.
Au-delà de cette motivation symbolique, il s’agit d’un choix stratégique. "La période est tendue. On a enregistré + 30 % des coûts sur l'emballage, + 50 à 70 % sur les matières premières et l’énergie. Face à cette situation, soit on attend, on dégrade les marges et on subit ; soit on assume l’inflation et on trouve des sources de rétribution pour la financer", justifie le dirigeant. Il a augmenté les salaires de son personnel de 12 % entre janvier 2022 et janvier 2023, et cherche donc à accroître son chiffre d’affaires d’environ 10 %.
Outre ce nouveau point de vente en Mayenne, le chocolatier a activé plusieurs leviers. Ne voulant pas répercuter intégralement la hausse des prix de ses fournisseurs sur le prix final, le chef d’entreprise a temporisé. Une hausse de 5 % a été appliquée au 1er novembre 2022 sur les produits préconditionnés. Les prix des chocolats en vrac ont été préservés. Ils seront finalement augmentés de 10 % en février, ce qui reste bien moindre que la hausse réelle subie par l’artisan. Pour limiter l’effet prix au client, la Maison Bellanger a favorisé le réemploi d’emballage : elle a autorisé la regarniture de boîte apportée par le client, et a rendu payant les sacs Luxe jusqu’alors offerts. Conséquence : des prix maintenus et des déchets réduits.
Renforcement de la production
Si deux à trois embauches sont prévues à Laval, la masse salariale de l’entreprise va réduire de 10 %. Des départs ne sont pas remplacés, compensés par de la réorganisation interne. Ainsi, certains postes (numérisation, animation) vont être repositionnés sur le laboratoire de production. Le dirigeant lui-même envisage de réduire ses jours dédiés à la création pour retourner à la production.
Un autre volet consiste à optimiser la production, comme les ventes, en s’appuyant sur les travaux sur l’organisation (supply chain, lean management) réalisés par deux stagiaires ingénieurs. "Nous allons aussi réduire notre gamme de produits", confie le dirigeant. La PME va se recentrer sur les 80 % de produits qui se vendent le mieux.
Développement de Thermoform
En avril 2022, Vianney Bellanger a racheté au groupe italien Pusterla 1880 son fournisseur de moules, Thermoform, au Mans, en s’associant à Benoît Boret, dirigeant de l’entreprise angevine Pyramidor, majoritaire à 60 %. Les deux associés ont repris l’entreprise et les salariés. Elle dégage un million d’euros de chiffre d’affaires avec six salariés. Cette première année a consisté à assurer la continuité d’activité, une phase de prospection va démarrer. Un designer CAO (création assistée par ordinateur) est en cours de recrutement.
