Installée avec 12 personnes près de Chambéry (Savoie) et aux Ponts-de-Cé, en périphérie d’Angers, la société Jhog France développe depuis cette année son propre vélo-cargo à destination des professionnels, le Jhog-e. Conçu dans ses bureaux, il est assemblé à Dijon par la société Ello Mobilité, qui travaille exclusivement pour elle. "Nos fournisseurs sont pour la plupart en France, se réjouit Damien Garreau, codirigeant de Jhog aux côtés d’Olivier Geraci. Le cadre est fabriqué à Annecy, le moteur par Valeo à Lyon, les batteries à Bordeaux, d’autres éléments, comme les freins, sont faits en Italie. Seuls les pneus viennent d’Asie."
Répondre aux usages
Pour imaginer son vélo-cargo, Jhog s’est appuyé sur un savoir-faire développé depuis sa création en 2017. L’entreprise a débuté en commercialisant ce type de vélos à destination des professionnels, puis a commencé à les transformer pour les adapter et les personnaliser selon les besoins de ses clients, en ajoutant aussi des remorques. Ce que Jhog fait toujours, avec en plus depuis cette année son propre véhicule. "Les professionnels ont deux exigences, ajoute Damien Garreau, la fiabilité avec un véhicule qui doit partir tous les matins, et que celui-ci réponde à leurs besoins, comme celui de transporter des charges lourdes. Nous avons choisi d’adapter le produit à l’usage et non l’inverse, en assemblant par exemple des composants qui n’étaient pas faits pour aller ensemble, en innovant comme avec une fourche en acier que nous avons nous-même développée." Ne travaillant pas sur de gros volumes et pour conserver rapidité et agilité, les dirigeants de Jhog ont donc choisi de travailler en cercle court, entre conception, développement, prototypage, sous-traitance et assemblage en usine.
Véhicules utilitaires
Initialement, l’entreprise a conquis des spécialistes de la livraison à vélo, puis s’est étendue à des sociétés de services ou des artisans comme des plombiers, des électriciens, des paysagistes… "Nous sommes fournisseurs de véhicules utilitaires, explique Damien Garreau, en assurant la vente ou la location, l’entretien et les réparations. Actuellement, nous sommes les seuls à faire cela pour les vélos-cargos dans toute la France, puisque nous sommes présents dans une quarantaine de villes." L’entreprise a en effet ouvert des sites à Lyon, à Paris, et a coupé en deux la gestion du territoire national entre ses deux entités savoyarde et angevine. Elle s’est renforcée sur le plan commercial et nourrit de belles ambitions, avec la volonté de passer de 1 million d’euros de chiffre d’affaires pour son dernier exercice, clôturé le 31 août, à 2,5 millions d’euros en 2023-2024. Avec un objectif de 150 véhicules commercialisés chaque année, à la vente ou à la location. Actuellement, elle en compte 400 à 500 en circulation. "Il y a un réel potentiel de développement, soutient Damien Garreau, mais nous sommes aussi très dépendants des politiques publiques, comme la mise en place des zones à faible émission (ZFE), qui vient d’être retardée par le Sénat, et une application plus stricte de certaines règles de sécurité routière, les pistes cyclables étant par exemple réservées aux vélos à assistance électrique qui ne dépassent pas 250 watts et 25 kilomètres à l’heure."
