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Coronavirus: Confiné à Montréal, Sébastien Trichet pilote les équipes en télétravail d'Agena 3000 
Maine-et-Loire # Informatique # Management

Coronavirus: Confiné à Montréal, Sébastien Trichet pilote les équipes en télétravail d'Agena 3000 

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Le confinement n'a pas changé grand-chose à sa façon de piloter le concepteur de logiciels Agena 3000. Depuis trois ans, Sébastien Trichet dirige en effet depuis le Canada la PME choletaise de 140 salariés. L'épidémie de coronavirus l'amène tout de même à pousser plus loin ses réflexions sur le travail à distance et l'organisation de l'entreprise.

Confiné à Montréal, le PDG d'Agena 3000 Sébastien Trichet jongle entre gestion de l'entreprise en France et à l'étranger et développement de l'activité à l'export — Photo : Agena 3000

L’épidémie de coronavirus n’a pas grandement fait évoluer les habitudes professionnelles de Sébastien Trichet. Cela fait trois ans que le dirigeant pilote à distance Agena 3000, une PME dont le siège social est situé à Cholet, dans le Maine-et-Loire. Sébastien Trichet a en effet fait le choix de s’installer en Amérique du Nord durant l’été 2017. Après Toronto, il développe depuis Montréal l’entreprise spécialisée dans la conception de logiciels de transferts de données en B to B, principalement entre acteurs de la grande distribution et industriels.

La quasi-totalité des 140 salariés d’Agena 3000 a poursuivi son activité depuis le début de la crise sanitaire. Le seul « collaborateur » d’Agena au chômage technique est Beam, un robot de téléprésence mobile, qui permet à Sébastien Trichet de travailler à distance avec ses équipes choletaises et d’animer des réunions. Ce robot attend le retour des salariés dans l’entreprise pour reprendre du service.

30 % des salariés en télétravail avant le Covid-19

Car tous les salariés d'Agena 3000 ont quitté le 13 mars les locaux de Cholet où ils sont habituellement plus de soixante-cinq. À Nantes, Paris, Toulouse, Le Mans, en Tunisie et à Montréal, où Agena 3000 a acquis fin 2019 Connectivia et ses 15 collaborateurs, tout le monde travaille aussi à distance.

Là encore, le changement n'est pas brutal pour les équipes de la PME. Avant la crise, « 30 % des salariés étaient déjà en télétravail à temps complet ou partiellement. Nous étions donc familiers de ce type d’organisation et il nous a juste fallu appuyer sur le bouton. »

« Les commerciaux font six rendez-vous par jour, soit plus qu’en temps normal. »

Beaucoup de clients de l’entreprise choletaise, eux non plus, ne se sont pas arrêtés, hormis ceux de la restauration hors domicile. « La grande distribution, la santé ou l’agroalimentaire composent en effet la majeure partie de notre clientèle, ajoute Sébastien Trichet. De plus, cette période ne fait que renforcer l’importance de nos solutions, qui sont dans l’air du temps puisqu’elles participent à la digitalisation en permettant la gestion des flux. Dans certains secteurs, nous avons même enregistré en mars une activité supérieure au mois de mars 2019. »

Conserver la cohésion des équipes

La généralisation du télétravail génère toutefois des changements dans l’organisation et le fonctionnement d’Agena 3000. Certains pourraient même perdurer après la crise sanitaire : « Nous parvenons à faire dans l’entreprise ce que l’on pensait tous impossible, assure Sébastien Trichet, car nous avions encore des freins psychologiques sur pas mal de sujets. Par exemple, je rentrais une semaine par mois à Cholet, entre autres pour le comité de direction. Nous l’avons réuni avec autant d’efficacité à distance au mois d’avril. Les commerciaux, aujourd’hui, font six rendez-vous par jour, soit plus qu’en temps normal. Je rentrerai désormais moins souvent et il est certain que nous allons développer encore le télétravail. »

Pour autant, toute l’entreprise ne passera pas demain au travail à distance en permanence, et le dirigeant choletais entend bien conserver la cohésion et les liens entre salariés par la présence physique dans les locaux. « Les collaborateurs soulignent que le contact des autres leur manque, analyse le dirigeant, mais, d’un autre côté, ils trouvent que travailler un peu à la maison a aussi ses avantages. Beaucoup me disent être plus efficaces à distance, mais reconnaissent qu’il y a aussi une aventure collective à partager. » Chaque jour, des réunions à distance permettent toutefois d’entretenir le lien, et entre eux, les salariés gardent aussi le contact. Après avoir été quotidien dans un premier temps, un PC Covid est organisé une fois par semaine. « Nous surveillons les organes vitaux, ajoute Sébastien Trichet, la facturation, les commandes, les encaissements, et surtout le moral des salariés. Nous faisons très attention à cet aspect psychologique, avec des systèmes d’alerte que nous avons mis en place. »

Une réflexion sur l’équilibre famille-travail

Pour envisager les mois à venir, le dirigeant choletais a lancé au sein d’Agena 3000 une commission chargée de réinventer la façon de travailler au sein de l’entreprise. Elle est pilotée et animée uniquement par des femmes et a pour mission de fournir des propositions d’ici le 15 mai. « Je souhaitais donner une impulsion forte et un souffle nouveau, explique-t-il, avec une coloration féminine qui va apporter sa vision sur l’équilibre famille-travail. Ce que je veux, c’est être surpris. Nous en débattrons au comité de direction fin mai et je souhaite qu’un nouveau mode de fonctionnement se mette en place rapidement. »

Le 11 mai, les équipes d’Agena 3000 ne regagneront pas toutes leur poste et le jour n’est pas souligné en rouge dans l’agenda du dirigeant expatrié au Québec : « Il n‘y a pas de date de reprise puisqu’il n’y a pas eu d’arrêt, confie Sébastien Trichet. Je n’aime pas cette notion d’après et je préfère m’inscrire dans le présent. » Mais aussi dans l'avenir, puisque le fonctionnement de demain d'Agena 3000 devrait s'inspirer à la fois du modèle présentiel d'hier et de la mise en télétravail aujourd'hui.

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