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Coronavirus : la start-up Direct Market vient en aide à un exploitant laitier
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Coronavirus : la start-up Direct Market vient en aide à un exploitant laitier

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La solidarité entre les entreprises naît parfois dans les crises comme celle générée par le coronavirus. Alors que le strasbourgeois Direct Market, spécialisé dans la distribution de produits alimentaires frais en circuits courts, semble plutôt profiter du regain d'intérêt pour les produits locaux, il en a profité pour aider un exploitant laitier bio d'Île-de-France en grande difficulté.

— Photo : © Christian Deschler

Quand l’épidémie de coronavirus a débuté et que les supermarchés ont commencé à se vider, Sébastien Pelka, le PDG de Direct Market, a fait le tour de son réseau pour connaître les besoins des distributeurs et producteurs. Cette start-up strasbourgeoise, qui a lancé ses activités en 2019, compte aujourd’hui six collaborateurs. Elle organise la distribution en circuit court de 200 produits alimentaires allant de la charcuterie aux légumes. Ils sont produits par une cinquantaine de fermes d’Île-de-France, où est basé le co-fondateur Marc Dorel, directeur commercial.

« L’exploitant était en larmes »

C’est en appelant un groupement d’agriculteurs bio d’Île-de-France que la start-up a entendu parler d’une ferme laitière de Seine-et-Marne en grande difficulté. Celle-ci ne pouvait plus distribuer ses 10 000 yaourts quotidiens aux écoles désormais fermées. Direct Market a aussitôt contacté le producteur laitier en question : « l’exploitation était à l’arrêt avec les vaches qui continuaient à produire. La personne était en larmes au téléphone, car elle allait devoir jeter le lait et fermer », explique Sébastien Pelka.

Direct Market active alors son réseau de distributeurs qui compte des noms comme Cora, Auchan, Nat et Bio, Intermarché et bientôt Match et Chronodrive. La start-up trouve finalement deux enseignes prêtes à commercialiser les produits de l’exploitant laitier : une en Île de France et une autre dans le sud du pays, toutes deux souhaitant rester discrètes.

« Les affaires marchent plutôt bien »

« Nous n’avons rien gagné sur cette opération », précise Sébastien Pelka qui estime que, par ailleurs, les affaires marchent plutôt bien en ce moment. « Aujourd’hui, nous avons des distributeurs qui nous passent en une seule fois, les commandes qu’ils feraient en un mois d’habitude, estime le PDG. La première semaine après l’arrivée du virus, mon chiffre d’affaires a augmenté de 40 % la deuxième semaine. Juste avant le confinement, il a augmenté de 200 % et la semaine du confinement, de 50 % ». Son explication : « il y a un regain d’attention énorme pour les produits de confiance, les produits locaux. »

En revanche, il se trouve aujourd’hui obligé de décaler ses plans de développement dans le Grand Est, où se trouve le siège. « Avec le confinement, impossible d’embaucher la force commerciale nécessaire pour cette évolution qui aurait nécessité quatre embauches », explique-t-il. Pendant une période, ses salariés n'ont pas travaillé car « certains avaient peur d’attraper le virus. Nous avons dû respecter leurs décisions », explique Sébastien Pelka qui estime « avoir de la chance » alors qu’il a dû assumer toutes les opérations avec son collègue Marc Dorel : « nous avions automatisé une grande partie des procédés avant la crise ».

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