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Breteault : "Nous sommes à flux tendu sur l'approvisionnement"
Interview Sarthe # Distribution # Conjoncture

Guillaume Ledu président de Breteault "Nous sommes à flux tendu sur l'approvisionnement"

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Distributeur de peintures pour la carrosserie et l’industrie, la société sarthoise Breteault subit toujours les effets de la crise sanitaire, entre ralentissement de son activité et difficultés d’approvisionnement. Néanmoins, la PME familiale poursuit son développement en ouvrant son dixième point de vente.

À la tête de la société Breteault à Sargé-lès-le-Mans, Guillaume Leduc est confronté à des problèmes d’approvisionnement et de ralentissement de son activité — Photo : Cédric Menuet

Comment Breteault a traversé cette période de crise sanitaire ?

Comme tout le monde, nous avons été pris de court par le premier confinement de mars 2020. Cette période a été très difficile à vivre. Néanmoins, j’ai été très bien entouré dans l’entreprise par les équipes, mes conseils et aussi le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises, qui a constitué un appui fort pour passer ce cap. Nos 75 salariés ont été placés en chômage partiel et nous avons souscrit un prêt garanti par l’État que nous n’avons pas utilisé.

Côté activité, nous avons perdu 10 % de notre chiffre d’affaires en 2020. Un an avant, il se montait à 16 millions d’euros. Nous réalisons 70 % de notre activité de distribution de peinture auprès des carrossiers. Or, avec le confinement, on a constaté une baisse de 90 % des sinistres automobiles. C’est une bonne chose, mais cela nous a fait mal ! Nous avons également enregistré un recul dans le domaine de la peinture industrielle. Seuls les secteurs du bâtiment et de la décoration ont progressé, mais cela ne représente en temps normal que 18 % de notre chiffre d’affaires.

Avec le déconfinement progressif, voyez-vous une amélioration ?

Il y a du mieux sur le domaine industriel, mais notre pôle carrosserie connaît toujours une baisse d’activité de 10 %. Avec la généralisation du télétravail, la sinistralité automobile a baissé de 20 % en janvier et février, et de 10 % en mars. En conséquence, nous avons dû remettre en place du chômage partiel sur notre activité carrosserie. Et ce n’est pas facile à annoncer aux salariés concernés. L’aspect financier est une chose, mais ne sous-estimons pas les problèmes humains. Tout comme le dirigeant, les salariés ont eux aussi besoin de visibilité.

À l’instar d’autres entreprises, connaissez-vous des problèmes d’approvisionnement ?

C’est un sujet bouillant aujourd’hui ! Nous sommes à flux tendu sur l’approvisionnement, avec une visibilité à la semaine. Nous ne recevons que 50 % de nos commandes. Et il ne s’agit pas que de la peinture, tous nos métiers et produits sont touchés. Nos fournisseurs nous annoncent également une hausse de 7 à 15 % du prix d’achat de nos produits, en raison de la hausse des matières premières et des coûts de transport. Comment allons-nous les absorber et les répercuter ? C’est un vrai problème.

Néanmoins, Breteault se développe…

Oui, nous avons ouvert notre dixième magasin à Orléans. Comme les autres, il est orienté vers le bâtiment et la décoration. Un domaine qui demande de la proximité, puisque nous ciblons les artisans. Il s’agit également pour nous d’équilibrer nos marchés afin d’être moins dépendant de l’activité des carrossiers. Nos prochaines opérations de croissance seront donc tournées vers le bâtiment.

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