Laurent Schimel, fils du fondateur et Dg de la Maison Zilli annonce avoir placé l'entreprise sous la protection du Tribunal de Commerce de Lyon en sollicitant l’ouverture d’une procédure de Sauvegarde. Cette procédure a pour but de restructurer la dette financière de la Maison, afin de faire face aux difficultés conjoncturelles qui touchent l’ensemble du secteur du luxe, à savoir la crise russo-ukrainienne depuis 2014 et les attentats perpétrés en Europe Occidentale.
Le Journal des Entreprises : Vous présentez un plan de sauvegarde de l’emploi en juillet et fin août décidez de vous placer sous procédure de sauvegarde. La situation a-t-elle empiré ?
Laurent Schimel : Indéniablement. Cette option était envisagée en juillet mais n'a pas été retenue. Mais depuis les attentats de Nice sont intervenus et ont très largement aggravé le contexte. La situation du secteur du luxe à l'international mais aussi en France continue de se dégrader. En 2016, nous avons perdu 24% de notre CA (60M€ en 2016 contre 92M€ en 2013, NDLR). L’attentat de Nice a été le point d’orgue d’une situation désastreuse, qui en plus n'offre pas pour l'heure de perspective de reprise. Même Chanel et Prada ne sont pas épargnés, nous ne faisons pas exception. Nous souffrons de la conjoncture liée à la crise du luxe, au climat morose qui règne en France, les attentats, les intempéries, les grèves et autres manifestations. Or rien à ce jour ne nous permet d'espérer une amélioration.
Comment allez-vous réorganiser la société ?
L.S. : La réorganisation passe par des licenciements. Sur 340 collaborateurs dont 180 en France (80 dans l’atelier de Vaise), 36 personnes, notamment à Vaise, seront concernées. Notre plan est en cours de validation par la Direccte.
Quelle est votre stratégie de relance ?
L.S. : Elle passe par une réorganisation commerciale afin de sortir de la dépendance de nos marchés traditionnels. Nous serons distribués exclusivement par le groupe Mercury leader du marché du luxe en Russie, avec l’ouverture à Moscou de deux nouveaux magasins cet été et un troisième fin 2016. Nous réalisons 2 millions d'euros de ventes à Moscou, notre objectif est de le doubler en un an. Enfin, alors que le capital de Zilli est 100% familial nous envisageons de nous adresser à un fond pour nous aider à avancer, tout en restant majoritaires dans le capital.
