À l’Est, la relance espérée. Maison Zilli compte sur le marché russe et son nouveau contrat de distribution signé avant l’été avec le groupe Mercury - leader local du marché du luxe - pour relancer sa machine alors que le chiffre d'affaires de la structure continue de chuter (chiffre d'affaires: 60 M€ attendu en 2016 contre 73 M€ en 2015 et 93 M€ en 2013). « Nous espérons être à l’équilibre en février 2017, au terme de notre période d’observation alors que notre déficit devrait atteindre pour l’actuel exercice 10 % du chiffre d'affaires (CA) généré », précise Laurent Schimel, fils du fondateur directeur général de cette marque ultra-luxe, touchée par un marché mondial atone. « Nous avons à la fois souffert de la crise russe, du ralentissement de la croissance chinoise, de la chute du prix des matières premières et sur l’Europe d’un contexte très lourd, lié aux attentats. A Paris et à Cannes, nous avons constaté dans nos boutiques une chute cette année de 30 à 40 % du chiffre d'affaires. »
Concrètement, le partenariat avec le groupe Mercury s’est traduit pour le Lyonnais par l’ouverture début octobre à Moscou de deux nouvelles boutiques Zilli (dans le department store Tsum et le shopping mall Barvikha Village). D’ici à mars, un flagship maison sera également inauguré dans le quartier de Tretyakovsky. Trois autres points de vente vont ouvrir dans la capitale russe dans les prochains mois. « Maison Zilly signe par là, indique-t-on en interne, son retour sur son marché historique qui concentre avec les pays de la CEI près de 50 % de notre CA et ce, après la période de turbulences de ces deux dernières années. »
Nouvelle politique d’externalisation
Cette période de « turbulences », se traduit également par la signature d’un accord collectif portant sur 28 licenciements validé par la Dirrecte le 13 octobre. Sont concernés par ce PSE dix postes au sein de l’atelier de Lyon, à Vaise, trois postes à Paris et une quinzaine de postes répartis dans les services administratifs. « Nous avons lancé sur ces postes un appel à volontariat qui court jusqu’au 31 octobre », affirme Laurent Schimel. « Cet accord prévoit un accompagnement financier ainsi qu’une cellule de reclassement. Des missions qui ont été confiées au cabinet Right Management. »
Les postes supprimés seront compensés par une nouvelle politique d’externalisation qui touche en particulier les métiers logistique. L’atelier italien de Maison Zilli (40 salariés) pourrait être lui aussi « redimensionné » selon le DG de l’entreprise, décision qui pourrait concerner 20 à 25 % des effectifs.
Recherche de nouveaux capitaux
Parallèlement, Maison Zilli entend renforcer sa politique « duty free » entamée il y a 15 ans alors que l’entreprise prévoit l’ouverture d’une boutique à l’aéroport de Nice en 2017 et confirme s’être positionnée sur la liste des candidats du futur aéroport d’Abu Dhabi. Ce qui porterait à sept le nombre de boutiques Zilli en zone duty free, après trois dans les aéroports de Moscou, une dans celui de Vienne et une à Achgabat (Turkménistan). « Notre priorité à travers cette réorganisation est bien de renouer avec les bénéfices, insiste le DG. Nous n’excluons pas pour cela l’arrivée de nouveaux capitaux. Nous y travaillons même si nous sommes dans un secteur qui souffre. Il ne faut pas s’associer avec n’importe mais nous travaillons sur plusieurs pistes. » Et de relever que « Maison Zilli a besoin de 15 millions d’euros au minimum ; c’est une somme cohérente par rapport aux besoins du moment ».
